Le deuxième jour du procès de l'affaire Khalifa a été marqué par la lecture de l'arrêt de renvoi et la déclaration de l'avocat du principal accusé, Abdelmoumène Khelifa. En effet, Me Medjhouda Merouane a affirmé que son client bénéficiait de la présomption d'innocence jusqu'à preuve de sa culpabilité dans les chefs d'accusation qui lui sont reprochés en vertu de l'arrêt de renvoi. «Conformément aux chartes internationales des droits de l'homme, mon client est présumé innocent jusqu'à preuve du contraire», a affirmé l'avocat dans une déclaration à l'APS, soutenant que la défense présentera des pièces réfutant plusieurs faits qui lui sont attribués à l'instar de celui de transfert illégal de fonds en devises à l'étranger. Selon Me Medjhouda, les accusés, dont son mandant Abdelmoumène Khelifa poursuivi pour association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et faux en écritures publiques et corruption, seront auditionnés une fois terminée la lecture de l'arrêt de renvoi qui s'étale sur 169 pages. Il est à noter que le tribunal criminel de Blida a annoncé au premier jour du procès la jonction de l'affaire Khalifa Bank, jugée après cassation, avec celle de Abdelmoumène Khelifa, jugé en première instance en 2007 par contumace et condamné alors à la réclusion criminelle à perpétuité. Le juge Antar Menouar avait fait référence, pour la jonction des deux affaires, à l'article 277 du code de procédure pénale, dans la mesure où il s'agit, selon lui, d'un même dossier, des mêmes accusés, la même partie civile, les mêmes victimes et les mêmes accusations. L'arrêt de renvoi (169 pages) comportant les faits et les chefs d'inculpation liés à cette affaire. Pour rappel, la défense de Abdelmoumène Rafik Khalifa, par la voix du Me Nacer Eddine Lezzar, avait demandé, lundi, le report du procès et la reprise de l'affaire en instruction, contestant par la même occasion la présidence du tribunal par le magistrat Antar Menouar. Le procès s'était ouvert lundi, huit années après le premier procès en janvier 2007 au niveau du même tribunal. Au total, 75 prévenus, dont 21 détenus en plus de l'accusé principal Abdelmoumène Rafik Khalifa qui a introduit un pourvoi en cassation devant la Cour suprême, seront rejugés. Plus de 300 témoins comparaîtront pour la deuxième fois, des victimes et la partie civile seront présentes au procès. Au premier jour du procès, le président du tribunal criminel de Blida a annoncé la jonction de l'affaire Khalifa Bank avec l'affaire de Abdelmoumène Khelifa, en référence à l'article 277 du code de procédure pénale, dès lors qu'il s'agit du même dossier qui comporte les mêmes accusés, la même partie civile, la même victime et les mêmes accusations. Les chefs d'accusation retenus contre tous ces accusés sont «constitution d'association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et faux en écritures publiques». La justice avait été saisie de cette affaire après que la Banque d'Algérie eut constaté un découvert de 3,2 milliards DA de la caisse principale de Khalifa Bank. Abdelmoumène Khelifa, qui s'était réfugié au Royaume-Uni en 2003, fut arrêté le 27 mars 2007 sur le territoire britannique dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen délivré par le tribunal de grande instance de Nanterre, près de Paris. Extradé du Royaume-Uni, Abdelmoumène Rafik Khelifa a été remis aux autorités algériennes en décembre 2013. Son extradition est intervenue conformément aux procédures légales et aux dispositions de la convention judiciaire entre l'Algérie et le Royaume-Uni entrée en vigueur en 2007, et suite à l'épuisement de tous les recours auprès de la justice du Royaume-Uni et de la justice européenne. Au premier jour, le juge avait déclaré que le procès pourrait durer plus d'un mois. Durant ce temps, l'ex-golden boy pourrait garder son calme et accepter son sort, mais il pourrait faire des déclarations en citant de hautes personnalités. Selon un de ses avocats, Abdelmoumène serait déjà prêt à demander au liquidateur des comptes sur les fonds laissés dans sa banque avant d'avoir quitté le pays en 2003. La journée d'aujourd'hui pourrait être consacrée à la comparution de Abdelmoumène Khelifa.