Jeudi dernier, un collégien réprimandé par son enseignant d'EPS au CEM Ahmed-Zabana 1 d'Arzew, n'a pas trouvé mieux que d'appeler à la rescousse son ami pour aller corriger l'enseignant qui s'apprêtait à monter dans sa voiture après ses heures de cours. L'enseignant, agressé au couteau, s'en est sorti avec des blessures à la jambe et ses jours ne sont pas en danger. Reprenant ses esprits, il déposera plainte auprès des services de la 1re sûreté urbaine de la cité Zabana. Arrêté, l'élève a été soumis à un interrogatoire pour expliquer les raisons qui l'ont poussé à agir ainsi, et surtout à solliciter l'aide d'une personne étrangère à l'établissement pour corriger son enseignant. La violence en milieu scolaire a pris des proportions alarmantes à Oran. Il y a quelques jours, un lycéen avait tué son camarade à la sortie du lycée Benamar-Mohamed de Bousfer. Ces faits rappellent des actes similaires survenus il y a quelques mois quand un élève du lycée Oussama à Oran, pour se venger d'un camarade, n'avait pas hésité à faire appel à des repris de justice connus des services de sécurité. L'élève, sérieusement blessé, est resté plusieurs jours dans le coma. Le groupe d'agresseurs a été interpellé et l'affaire est en justice. L'année dernière, un élève du CEM de Bouamama, à la sortie ouest de la ville d'Oran, avait mortellement poignardé un autre élève devant l'entrée de l'établissement. Les faits avaient ému l'opinion publique à Oran. Suite à la succession d'incidents survenus au sein et aux abords de certains établissements scolaires du pays, la tutelle avait décidé au début du mois d'août 2009 le recrutement de près de 20 000 agents de sécurité pour répondre aux besoins de la protection des élèves et sécuriser les abords des établissements scolaires. Malheureusement ,cette décision n'a jamais été concrétisée et à ce jour, certains établissements, dont certains dans des zones sensibles, fonctionnent sans agent de sécurité. Aujourd'hui, la violence en milieu scolaire est devenue un phénomène qui risque de connaître la banalisation, tant les véritables solutions ne sont pas mises en œuvre. Les parents affichent aujourd'hui des appréhensions justifiées. Les appels à la sécurisation des établissements n'ont pas trouvé d'écho favorable malgré les assurances de la tutelle, mais qui n'ont jamais été suivies d'effet.