Que se passe-t-il réellement au nord du Mali ? Tandis que la cérémonie pour la signature de l'Accord d'Alger pour la paix et la réconciliation au Mali, ayant eu lieu le 15 mai 2015 à Bamako, est qualifiée de «réussite», les combats se poursuivent au nord de ce pays. A l'occasion de cette cérémonie, Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, représentant le président de la République, a déclaré au terme de cette dernière que le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, lui a accordée, que «l'Algérie a toujours été au côté du Mali parce que la paix et la sécurité de cette dernière, assure celle de toute la région». Il était du «devoir de l'Algérie d'encourager les Maliens d'aller de l'avant, afin de s'orienter vers le développement et pour que la paix règne dans notre région», a ajouté le président du Conseil de la nation. «Nous savons maintenant que la mission est plus difficile, parce que mettre en application le contenu de cet accord de paix et de réconciliation intermalien n'est pas chose facile», a-t-il souligné, assurant que l'Algérie sera avec le Mali pour l'accompagner vers un «avenir meilleur». Le document signé par le représentant du gouvernement malien par des mouvements politico-militaires du nord du Mali engagés au sein de la plate-forme d'Alger et par l'équipe de la médiation internationale conduite par l'Algérie, a pour but de reinstaurer la paix et la réconciliation dans ce pays. Cependant, la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) qui a paraphé l'Accord d'Alger le 14 mai 2015 dans la capitale algérienne, a démenti avoir signé ce document le 15 mai 2015, pendant la cérémonie de Bamako. Dans un communiqué rendu public le même jour, la CMA écrit «qu'elle n'est nullement concernée par la signature unilatérale, ce vendredi 15 mai 2015 à Bamako, de l'Accord d'Alger». «Fidèle à ses principes et à l'orientation politique de ses instances décisionnelles, la CMA informe qu'aucun de ses membres n'était présent à cette cérémonie de signature qui ne l'engage aucunement.» «Nous demandons à la médiation internationale de faire preuve de toute la vigilance nécessaire pour éviter toute confusion autour de cette signature», ajoute la CMA. «Nous rappelons que l'acte politique, signe de bonne volonté, que nous avons posé le 14 mai 2015 à Alger en paraphant le document dit «Accord pour la paix et la réconciliation au Mali» demeure juridiquement distinct de sa signature», écrit encore la Coordination des mouvements de l'Azawad, qui ajoute que «la CMA n'envisage aucune signature avant l'aboutissement des discussions prévues après le paraphe, pour la prise en compte de ses préoccupations, auxquelles s'est officiellement engagé le gouvernement du Mali et la médiation internationale». Pendant ce temps, des affrontements sont signalés à Ménaka, au nord du Mali, d'après une source locale. Ce qui ne favorise pas la perspective de reinstauration de la paix dans ce pays qui fait également face à des organisations terroristes comme Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et «Katibate el mourabitoune». Il est vrai que la non- réconciliation entre le gouvernement malien et les mouvements touaregs armés, sert les intérêts de ces organisations terroristes.