58 matches se sont déroulés à huis clos en Ligues 1 et 2 cette saison. Malgré cela, la violence dans les stades ne s'est pas atténuée. Il y a toujours autant de dégâts dans nos enceintes sportives. Cette violence est, d'abord, un problème de société sachant que la mal-vie et l'oisiveté engendrent des frustrations au sein des populations de quartiers défavorisés dont les jeunes choisissent le stade pour extérioriser leur colère. Comme il est difficile d'agir à ce niveau (les pays les plus huppés n'ont jamais su régler les problèmes des quartiers défavorisés) il faudrait voir ce qui peut se faire au niveau du stade-même. Dans ce registre, il est bon de signaler que la loi 13-05 sur le sport offre un arsenal juridique aux autorités pour juguler le phénomène. Celles-ci, à l'image de ce qui a été fait ailleurs, peuvent être amenées à ficher les hooligans et à les interdire d'entrée au stade. On peut même interdire à des supporters, jugés dangereux, d'effectuer des déplacements à l'intérieur du pays ou même en dehors de celui-ci. De leur côté, les organisateurs des matches se doivent d'offrir aux spectateurs les meilleures conditions d'accueil. Il s'agit là d'actions qui n'entrent pas dans les prérogatives des instances dirigeantes du football dont l'une des missions est de constater si une infrastructure sportive est faite pour abriter des matches. Elle a, pour cela, élaboré un règlement mais qu'elle ne respecte pas pour la bonne et simple raison que si elle venait à l'appliquer stricto sensu, il n'y aurait pas beaucoup de stades qui seraient homologués. Pour aider les autorités dans leur lutte contre la violence dans les stades, ces instances du football ont instauré le huis clos, arme dont ils disent qu'elle est la meilleure qu'elles aient pu trouver. «Nous n'avons pas d'autres solutions que le huis clos. Si quelqu'un en a une, qu'il nous l'a propose.» Ces propos sont du président de la Ligue de football professionnel, Mahfoud Kerbadj. Ils sont désarmants et laissent supposer que la violence dans les stades a de beaux jours devant elle. Mais la FAF et la LFP ont-elles utilisé toutes les armes ? A notre humble avis, non. Il y a quelques années, nous avions proposé une solution qui est restée lettre morte parce qu'à la FAF et à la LFP on n'aime pas les idées proposées par les autres. Cette solution proposait, au lieu de donner un match à huis clos à domicile pour un club, de purger sa peine en allant jouer le match à domicile qui suit chez l'adversaire qu'il était censé recevoir. Par exemple, si le MCA est sanctionné pour mauvais comportement de sa galerie, son prochain match à domicile il ne le jouera pas à huis clos mais en déplacement chez le club qu'il devait recevoir qui, bien sûr, évoluera devant son public. Autre solution, on peut prévoir la défalcation de points à tout club condamné pour violence dans les stades. On dira que c'est trop comme sanction mais aux grands fléaux les grands moyens de combat. Il faut, simplement, que la FAF et la LFP n'aient pas peur des clubs et aillent jusqu'au bout de leurs idées. On demande à l'Etat de se montrer sans pitié dans la lutte contre ce phénomène, les instances sportives ne doivent pas, de leur côté, rester les bras croisés sans rien faire. Gageons, cependant, que cette proposition n'ira pas plus loin puisque comme on l'adit plus haut la FAF et la LFP n'aiment pas qu'on les conseille. A partir de là, prenons le pari que les championnats des Ligues 1 et 2 deviendront, à la longue des compétitions à huis clos.