L'Algérie et l'Union européenne signeront aujourd'hui à Bruxelles un accord-cadre de financement de l'ordre de 140 millions d'euros destiné à financer des projets dans les secteurs de la justice et de l'emploi et à soutenir les actions de diversification de l'économie. Cet accord sera paraphé à l'occasion de la 9e réunion annuelle du conseil d'association Algérie-UE, qui sera coprésidée par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, et la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini. Intitulé «Cadre unique d'appui de la nouvelle programmation financière Algérie-UE», ce mémorandum d'entente couvre la période 2014-2017 et financera essentiellement les actions entreprises dans le cadre de la réforme de la justice et la participation citoyenne, de la diversification de l'économie et du marché du travail et de la création d'emplois. Le montant de cette dotation financière oscillera entre 121 et 140 millions d'euros, a appris l'APS auprès de la délégation algérienne. Les deux parties procéderont, également, à la signature d'un deuxième protocole d'accord portant sur la participation algérienne à des programmes de l'Union européenne ouverts aux pays tiers. Ce protocole relatif aux Programmes et centres d'excellence de l'UE devra établir les principes de la participation algérienne dans les programmes européens liés au transfert technologique et à l'échange d'expertise. La rencontre entre l'Algérie et l'UE sera axée sur les questions de paix, de sécurité régionale et de la promotion de la coopération économique entre les deux parties. Cette rencontre revêt un caractère particulier puisqu'elle coïncide avec le 10e anniversaire de l'entrée en vigueur de l'accord d'association Algérie - UE en 2005. Mais si elle va permettre, entre autres, de passer en revue l'état de la coopération économique bilatérale, cette réunion ne peut constituer un cadre pour l'évaluation de l'accord d'association qui est un volet pris en charge dans le cadre des sous-comités mixtes du comité d'association et des réunions sectorielles, précise-t-on auprès de la délégation algérienne. Alger et Bruxelles ont déjà procédé, en 2010, à la révision de cet accord en gelant le démantèlement tarifaire de plusieurs produits importés de l'UE et en reportant à 2020 la création de la zone de libre-échange prévue, initialement, pour 2017. Depuis mai 2014 jusqu'à juin en cours, l'Algérie et l'UE ont tenu dix réunions sectorielles dont les décisions seront validées aujourd'hui par le Conseil d'association qui est l'organe politique habilité à revoir l'état de la coopération bilatérale. «Les positions sur l'accord d'association sont déjà exprimées. Nous allons souligner, lors de la réunion d'aujourd'hui, les aspects à améliorer», indique la même source qui précise que l'occasion sera donnée à l'Algérie pour réitérer ses multiples attentes quant aux perspectives de sa coopération avec l'UE. L'appui à la diversification de l'économie nationale, l'accompagnement des mesures de modernisation du tissu industriel, le soutien à l'Algérie dans son processus d'accession à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et l'investissement dans le secteur énergétique sont autant de dossiers sur lesquels Alger veut obtenir des avancées avec son partenaire européen. Les attentes de l'Algérie en matière d'investissements énergétiques commencent à trouver écho auprès de la partie européenne puisque le Commissaire européen à l'énergie, Miguel Arias Canete, en visite en mai à Alger, avait fait part de la volonté de l'UE d'augmenter ses investissements gaziers en Algérie. Arias Canete a reconnu le désinvestissement européen dans le secteur gazier algérien qui fournit pourtant, 13% des besoins du Vieux continent en gaz. La signature, en mai, de l'arrangement administratif qui permettra la mise en œuvre de l'accord stratégique énergétique algéro-européen devra donner un nouvel élan à la coopération énergétique bilatérale.