Lors d'un meeting populaire tenu hier au niveau de la Maison de la Culture de Tizi Ouzou, le premier secrétaire national du Front des Forces sociales (FFS), Mohamed Nebbou, est revenu longuement sur l'état d'avancement des concertations autour du projet du consens national initié par le FFS. A ce sujet, il a dénoncé l'absence d'une volonté réelle du pouvoir pour la mise en place effective de cette initiative, qu'il qualifie de «succès national» pour édifier un Etat de souveraineté, de droit et de liberté. «Après la tenue de notre conseil national qui s'est réuni en session ordinaire les 22 et 23 mai dernier, nous avons constaté à travers nos rencontres avec les partis, les personnalités et les organisations de la société civile, qu'il existe une grande volonté pour concrétiser ce projet. Mais malheureusement, enchaîne-t-il, le pouvoir n'est pas déterminé à s'asseoir autour de la même table et de discuter d'une façon réelle pour le concrétiser». A cet effet, il ajoutera : «Nous appelons aujourd'hui au consensus et nous espérons être écoutés en ce moment et avant qu'il ne soit trop tard». Le même responsable a tiré la sonnette d'alarme quant à la défaillance du régime politique en place qui, selon lui, «a fait tout pour stopper et paralyser cette dynamique». «Nous ne voulons plus de remaniements ministériels au sein du gouvernement, mais nous demandons le changement de la nature du système politique actuel», a-t-il suggéré. En outre, il a indiqué que l'ensemble des indicateurs du pays, qu'ils soient politiques, économiques ou sociaux sont alarmants. «La dictature de la médiocrité du système, le népotisme et le clientélisme sont à l'origine de ce chaos auquel fait face notre pays», a-t-il tonné sous les applaudissements des militants du premier parti de l'opposition. Le premier secrétaire du FFS n'a pas également épargné l'opposition (CLTD). «Une partie de la classe politique considère que la crise réside dans une seule personne. C'est pour cette raison qu'elle réagit en première phase pour l'application de l'article 88 de la Constitution puis, dans une deuxième phase, pour l'empêcher de se présenter à un quatrième mandat, et en troisième phase, en appelant à l'organisation d'une élection présidentielle anticipée et supervisée par une commission indépendante», rappelle le FFS, accusant cette opposition de faire «partie du système». Nebbou n'omettra pas également de tacler le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK). «Soutenir que la Kabylie peut évoluer en dehors du destin national est une erreur et un leurre dans lequel nous ne nous laisserons pas enfermer», tranche-t-il avant d'asséner : «Les visées de ceux qui enlèvent l'emblème national sont une injure faite aux innombrables et glorieux martyrs de la Kabylie morts pour ce drapeau». Abordant le sujet de l'officialisation de tamazight, le premier secrétaire national a précisé qu'elle constitue l'une des premières revendications du parti depuis 1962. «Le processus de l'officialisation de tamazight devra être impérativement pris en considération lors du projet de révision de la Constitution», a-t-il insisté. Interrogé sur la reconstitution de l'Alliance présidentielle annoncée par le SG par intérim du Rassemblement national démocratique (RND), M. Ahmed Ouyahia, le même conférencier déclare : «Ils ont le droit de reconstituer l'Alliance présidentielle entre les partis, à savoir : le FLN, le RND, le MPA. C'est une initiative partisane. Mais en contrepartie, il faut savoir que notre projet de consensus constitue une solution nationale pour se réunir autour d'une table de négociation pour la souveraineté du pays».