En apprenant qu'un raid américain avait ciblé Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled AbouEl Abbès, et ses acolytes et que les corps des morts et les blessés ont été évacués à l'hôpital libyen Mohamed-M'Geïrif, Ansar Al Charia, «filiale» locale d'Al Qaïda, a pris d'assaut cet établissement pour récupérer les corps. Un accrochage a eu lieu entre les éléments de Ansar Al Charia et des éléments de tribus libyennes. Le média mauritanien «Al Akhbar», qui reçoit régulièrement des communiqués d'organisations terroristes sévissant dans la région, a rapporté, hier, que six Libyens acolytes de Mokhtar Belmokhtar «ont été tués dans le raid américain survenu dans la nuit de samedi à dimanche 14 mai. Un Tunisien et un Yéménite proches également du chef djihadiste algérien y ont été blessés». «Ces frappes aériennes des forces américaines qui ont eu lieu vers 2h ciblaient Mokhtar Belmokhtar. Ce dernier assistait, selon les mêmes sources, à une réunion d'Al Qaïda dans un jardin de la ville d'Adjedabia (est-Libye)», a ajouté ce média qui a noté que «les blessés dans le raid ont été évacués à l'hôpital Mohamed-M'Geïrif de la ville par des tribus alliées du gouvernement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale». «Des djihadistes d'Ansar Al Charia, la branche libyenne d'Al Qaïda, ont ensuite attaqué l'hôpital en question et récupéré les blessés. Un djihadiste et six membres desdites tribus ont été tués dans les affrontements entre les deux parties», selon «Al Akhbar». Le groupe terroriste libyen Ansar Acharia a démenti, hier, la mort de Khaled Abou El Abbès «au cours d'une frappe américaine en Libye menée dans la nuit de samedi à dimanche. Dans un communiqué mis en ligne, ce groupe armé terroriste a reconnu avoir subi des pertes dans ses rangs au cours de cette opération mais précise qu'«aucune personnalité n'a été tuée». Dans le même communiqué, ce groupe identifie sept personnes tuées dans le raid, parmi lesquelles ne figure pas Belmokhtar. Pour rappel, le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale avait annoncé, dimanche, que le chef terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar avait été abattu au cours de cette frappe. Cette dernière avait ciblé une ferme à Ajdabiya, à 160 km à l'ouest de Benghazi, où Belmokhtar tenait une réunion avec d'autres chefs de groupes extrémistes, dont des membres d'Ansar Acharia. Le Pentagone, quant à lui, avait indiqué dans un communiqué que «nous continuons à évaluer les résultats de l'opération et fournirons plus de précisions de manière appropriée». Le doute persiste, donc, sur la mort de Khaled Abou El Abbès.