L'armée yéménite et le mouvement houthi Ansarullah contrôlent la majeure partie des provinces yéménites, excepté la province de Hadramaout (35% de la surface du Yémen) toujours occupée par Al Qaïda. Plus de trois mois après le lancement de l'offensive de la coalition arabe, menée par l'Arabie saoudite contre ce pauvre pays, non seulement le statu quo n'a pu être changé, mais les progressions de l'armée et des Houthis se poursuivent à une cadence rapide, malgré les bombardements aériens et de l'artillerie qui se comptent en plusieurs milliers. Avant la guerre, armée et comités populaires affiliés à Ansarullah avaient conquis le tiers des régions nordiques et sudistes. Aujourd'hui, ils en détiennent la majeure partie. 80% de la province d'Aden est désormais entre leurs mains. Seules 4 zones sont encore le théâtre de combats entre les comités populaires (proches des Houthis) et les forces proches du président contesté Abed Rabbo Mansour Hadi : Dar Saâd, Al Mansourah, Al Barikah, et cheikh Othmane. Dans la province de Lahaj, il ne reste plus que l'usine de plomb qui n'est pas encore tombée. Même scénario pour la province de Chabwa, dont la majeure partie a été nettoyée des éléments d'Al Qaïda qui l'avait pourtant prise comme fief au sud. Ces derniers se trouvent aujourd'hui confinés dans les deux régions Al Rawda et Aazzane. Concernant la province Abine, située entre les deux provinces Aden et Chabwat, seuls 15% de son territoire échappent à l'emprise de l'armée et des comités. La ville Zanjabar, qui avait été annoncée comme principauté islamique par Al Qaïda, lorsque Hadi siégeait encore à la présidence, elle est sous blocus et la bataille de sa libération se fait toujours attendre. Quant à la province Dalea, elle est le théâtre d'affrontements entre l'armée et les comités d'une part, et les groupuscules pro-hadi et pro-Ali Salem Al Bid (ancien président sudiste) de l'autre. Le front de Dalea est le plus difficile en raison de sa topographie montagneuse. Mais il est question d'une certaine progression de l'armée et des comités dans sa capitale. Ainsi, 70% du sud est désormais entre les mains de l'armée et des comités houthis. Alors que le nord est entièrement conquis, à l'exception de certaines régions des provinces de Taez et Ma'reb. Une source explique que la bataille à Taez est plus sécuritaire que militaire, et s'apparente plus à une guerre de bandes dans les rues. La semaine passée, le contrôle de la totalité de la province d'Al Jawf a eu de l'impact sur le front de Ma'reb où les deux derniers camps d'Al Qaïda, les plus dangereux à Nakhlat et Al Sahil, ont vite succombé. Les affrontements se concentrent actuellement sur 15% de la surface de cette province seulement, à Jedaâne et Sahel Al Jin au nord. En parallèle, les attaques contre des positions militaires saoudiennes au sud de l'Arabie saoudite ne connaissent pas de répit tout le long de la bande frontalière qui commence par Nijrane à l'est, en passant par Assir et Zahrane, pour finir à Jizane, au bord de la mer Rouge. Ces deux derniers jours, 8 positions saoudiennes ont été pilonnées. Elles servaient de lignes de défense pour la base stratégique de Jizane.