Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a été convoqué par le ministère de la Santé et le premier responsable du secteur, Saïd Barkat, à une réunion qui se déroulera mercredi 6 mai et rassemblera les membres du bureau national du syndicat ainsi que l'ensemble du staff ministériel. Quel sera l'ordre du jour de cette réunion de travail et quels en seront les aboutissants ? C'est la question que se pose le secrétaire général du SNPSP, Lyes Merabet, qui se dit perplexe quant aux motivations du ministère de tutelle, d'autant que cette entrevue précède de quelques jours seulement le congrès électif du syndicat, prévu les 12,13 et 14 mai prochains. A l'issue de ce rassemblement cyclique de trois ans, il sera procédé au renouvellement du secrétariat général et des différents postes clés, tout comme sera effectué un bilan des activités de la formation qui se penchera sur sa plateforme de revendications qui a besoin d'être révisée. De légers changements seront, par ailleurs, apportés au statut particulier et au règlement intérieur. «Nous avons tous été très étonnés de cette réunion, que nous considérons comme une réunion alibi avant tout, et qui n'aboutira certainement pas à un règlement de la situation et encore moins à l'aboutissement de nos revendications, à savoir la promulgation du statut particulier des professionnels de la santé publique et l'ouverture de négociations concernant le régime indemnitaire», prédit le secrétaire général, rappelant que durant la grève qui a duré 28 jours et qui a été gelée lors de l'élection présidentielle du 9 avril dernier, le ministère de tutelle ne les a pas contactés une seule fois. «De même, depuis une année qu'il a pris ses fonctions, M. Barkat ne nous a jamais reçus, alors qu'il est de tradition de réunir en début de mandat l'ensemble des partenaires sociaux», déplore-t-il. De ce fait, M. Merabet estime que cette rencontre sera surtout utilisée par les autorités compétentes en tant qu'argument «afin de crier haut et fort que les portes des négociations sont ouvertes de leur part» en cas de reprise du mouvement de grève. La contestation reprendra inévitablement, selon M. Merabet, qui prévoit «qu'une fois le congrès achevé et le bureau formé, il sera certainement décidé de ne pas en rester là, et une grève ouverte sera déclenchée». Service minimum assuré La grève du secteur sanitaire, toute légitime qu'elle soit, a engendré bien des désagréments, notamment aux patients des CHU. Même si aucune statistique n'est disponible, des centaines d'interventions chirurgicales ont dû être reportées, parfois à plusieurs reprises, et ce, en raison du mouvement de contestation. Il en a été de même pour tous les soins, consultations et interventions «à froid», prévues de longue date les samedis, dimanches et lundis, jours où les praticiens et le personnel médical étaient en grève. Ces malades, qui se présentaient aux jour et heure du rendez-vous, se trouvaient dans l'obligation de rebrousser chemin et de se voir «reprogrammer» à une date ultérieure. «Bien sûr qu'ils ont été pénalisés, d'autant plus que nombre d'entre eux venaient de loin et ont à maintes reprises effectué un long trajet. Mais il aurait été impossible de prévenir l'ensemble des patients et malades qui se présentent quotidiennement dans les établissements hospitaliers, et ce, même sur rendez-vous», se défendent les syndicats grévistes, à leur tête M. Merabet, secrétaire général du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). Toutefois, un «service minimum» a été assuré les jours de grève, et durant lesquels toutes les interventions «à chaud», opérations et urgences étaient prises en charge par une permanence. «Nous revendiquons nos droits, mais nous savons faire la part des choses. En cas d'urgence, il est hors de question de mettre des vies en danger», affirme-t-il, rassurant ainsi les citoyens, qui sont ainsi informés et prévenus de cet état de fait en cas de reprise de la grève.