Le nouveau président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Abdenour Sansari, qui devait succéder à Boualem M'rakeche, n'a pas pu prendre ses fonctions. La cérémonie d'installation prévue hier n'a pas eu lieu. Et pour cause, M'rakeche refuse de quitter la présidence de la CAP malgré l'organisation de nouvelles élections à travers lesquelles a été élu Sansari, selon El Hachemi Malaoui, vice-président de la CAP. La confédération risque d'éclater à cause d'un conflit entre les membres. L'actuel président a fait l'objet d'une poursuite judiciaire de la part de certains membres de cette organisation patronale. Les opposants à M'rakeche mettent en cause la légitimité de sa présidence. Ils considèrent que l'élection de ce dernier est entachée d'irrégularités. Le quorum pour la tenue d'une assemblée générale élective n'aurait pas été atteint, précisent-ils. Ils lancent de graves accusations contre le premier responsable de la CAP et l'accusent même d'agression à l'arme blanche dont a été victime l'un de leur membre. D'après eux, ce dernier aurait ainsi détourné les fonds de l'organisation. Cela n'est pas le seul grief retenu contre lui par ses détracteurs qui vont jusqu'à l'accuser de «faux et usage de faux, mensonges, gaspillage et abus de confiance». La partie dissidente souligne également les déclarations contradictoires du président de la CAP concernant, notamment, le nombre d'adhérents. Un nombre qui, selon eux, n'a pas cessé de diminuer avec le retrait de plusieurs membres qui n'appréciaient pas la gestion de M'rakeche et l'exclusion de plusieurs autres. La cérémonie d'installation du nouveau président, Abdenour Sansari, a été annulée car M'rakeche n'a pas autorisé l'ouverture du bureau de la CAP, sis à l'hôtel El Aurassi (Alger), a-t-on constaté sur place. «Le tribunal de Sidi M'hamed lui a donné l'ordre de céder le bureau aux membres de la CAP pour l'installation du nouveau président, mais ce dernier est absent», nous a indiqué l'huissier présent sur les lieux. Les opposant à M'rakeche indiquent, par ailleurs, que le patron de la CAP s'est joué de plusieurs chefs d'entreprise qui lui ont accordé des dons alors que le compte bancaire officiel de la confédération était bloqué. «Il exigeait des adhérents de transmettre leurs cotisations par chèque sans donner de justification», ont-ils fait savoir. Pour eux, ce n'est pas un problème de leadership, mais un problème de gestion. «M'rakeche travaille sans respect des lois et sans un bilan fiable», souligné les antagonistes. Tout en se prévalant de représenter tous les adhérents et anciens adhérents, ils dénoncent en outre l'exclusion de certains membres qui aurait été faite sans aucune notification aux concernés et dans des conditions douteuses, selon les opposants de M'rakeche. La dernière en date est le licenciement du comptable de la CAP, qui s'est fait, selon eux, sans aucune raison valable.