L'actuel président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem M'rakech, fait l'objet d'une contestation de la part de certains membres et d'anciens membres de cette organisation patronale, à en croire Mohamed Kermal, président de l'une des fédérations nationales de la CAP. Les opposants de M'rakech mettent en cause la légitimité de sa présidence. Ils considèrent que l'élection de celui-ci est entâchée d'irrégularités. Le quorum pour la tenue d'une assemblée générale élective n'aurait pas été atteint, précisent-ils. Ils lancent de graves accusations contre le premier responsable de la CAP. D'après eux, ce dernier aurait ainsi détourné les fonds de l'organisation. Cela n'est pas le seul grief retenu contre lui par ses détracteurs qui vont jusqu'à l'accuser de « faux et usage de faux, mensonges, gaspillage et abus de confiance ». La partie dissidente souligne également les déclarations contradictoires du président de la CAP concernant, notamment, le nombre d'adhérents. Un nombre qui, selon eux, n'a pas cessé de diminuer avec le retrait de plusieurs membres qui n'appréciaient pas la gestion de M'rakech et l'exclusion de plusieurs autres. Les mêmes sources indiquent que le patron de la CAP s'est joué de la commission de l'Union européenne (UE) qui lui a confié la gestion du programme de mise à niveau de 1500 petites et moyennes entreprises affiliées à cette organisation patronale, alors que celle-ci ne comptait pas autant d'adhérents. En effet, selon un bilan comptable établi sur la base des cotisations, il y aurait un peu moins de 500 adhérents. Ils estiment, par ailleurs, que les justifications avancées par le président de la CAP pour expliquer le non-aboutissement du programme ne sont que des faux-fuyants. Pour eux, les raisons sont ailleurs, plus précisément dans le choix de M'rakech, qui aurait émis le vœu afin que la commission de l'UE adopte une démarche d'ensemble, alors que les représentants de la Communauté européenne ont proposé de procéder au cas par cas. Compte tenu du fait que l'unité de gestion du projet a campé sur sa position, le président de la CAP aurait bloqué la réalisation du programme, indiquent les antagonistes de M'rakech, qui lui imputent de ce fait l'échec de ce projet. Ils soutiennent que celui-ci voulait disposer à sa guise des 18 millions d'euros alloués. Tout en se prévalant de représenter 900 adhérents et anciens adhérents, ils dénoncent en outre l'exclusion de certains membres qui aurait été faite sans aucune notification aux concernés et dans des conditions douteuses, selon les opposants de M'rakech.