Selon un rapport de la Commission espagnole d´aide aux réfugiés (Cear), 5947 demandes d´asile ont été enregistrées en 2014 en Espagne, soit une hausse de 33% par rapport à 2013. Les prétendants au droit d´asile sont originaires de pays comme la Syrie (1679 personnes), d´Ukraine (946), du Mali (620) et de l´Algérie (309). L´administration espagnole a rejeté 56% des 3614 dossiers qu´elle a examinés l´année dernière. La plus grande partie (3961) a été introduite à l´entrée en territoire espagnol, alors que 1033 dossiers l´ont été au niveau des postes frontaliers, 587 dans un centre d´internement pour étrangers (CIE), et 314 depuis une ambassade. Pays en guerre et conflits armés Le document de Cear ne précise pas le nombre de demandes algériennes qui auraient reçu une réponse positive. Les grands bénéficiaires sont, en toute logique, les ressortissants syriens, maliens et ukrainiens en raison de la situation sécuritaire, des conflits ou des guerres dans leurs pays d´origine. L´Espagne est connue pour ne pas concéder facilement de titre de réfugié, même s´il s´agit de l´un des pays européens qui a le plus procédé aux régularisations massives des immigrés illégalement établis dans son territoire, en 2000 puis en 2005 lorsque le pays était en pleine phase de croissance économique. Ce n´est plus le cas en 2015. La preuve est donnée par le refus du gouvernement du président Rajoy de se plier aux conditions «humanitaires» proposées par Bruxelles pour venir en aide aux réfugiés bloqués en Italie et en Grèce, et pour certains d´entre eux à la frontière franco-italienne. Ces symptômes disent clairement que la question des «quotas» des 40 000 réfugiés se trouvant en Italie et en Grèce continue d´être au centre de divergences entre les «28». Les pays de l´est de l´Europe se sont montrés, lors de la réunion des ministres de l´Intérieur de mardi au Luxembourg, particulièrement hostiles au plan avancé par le président de la Commission européenne, Claude Junker. Ce plan fait obligation aux «28» d´être solidaires de l´Italie et de la Grèce qui ne peuvent pas supporter, seules, les flux migratoires en provenance de Libye, du reste de l´Afrique et du Moyen-Orient. Les gouvernements de pays comme l´Espagne et le Portugal qui se sont rangés du côté du «bloc» de l´Est et non pas de leurs alliés traditionnels, la France ou de l´Allemagne qui ont développé une position plus humanitaire sur le sort des exilés, font l´objet de critiques dans les journaux. «L´égoïsme de l´Europe», selon Cear El País a publié, jeudi, un article dans lequel il tente de démontrer que l´Espagne est l´un des pays de l´Union européenne qui reçoit le moins de réfugiés, contrairement à ce qu´avancent ses dirigeants. Dans un tableau statistique, il fait ressortir que l´Espagne n´a reçu, en 2013, que 0,9% des demandes d´asile enregistrées dans toute l´Union européenne, soit 4502 sur 625 065 dossiers déposés. Cear fait la même observation dans son document, même si le nombre des demandeurs d´asile en Espagne a augmenté, en 2014, de 33%, «soit 5947 personnes, un nombre qui reste infime par rapport au chiffre global enregistré dans l´Union européenne». La secrétaire générale du collectif de cette organisation humanitaire, Mme Estrella Galán, a qualifié d´«égoïste et de stérile le débat engagé par les pays de l´Union européenne», qu´elle accuse d´avoir «renoncé aux valeurs humanitaires communes».