L'armée américaine dit avoir largué dimanche soir des armes et des munitions aux combattants kurdes assiégés dans la ville syrienne de Kobané par les terroristes de Daech. Ce parachutage a été accueilli avec soulagement par les peshmergas. Un porte-parole des combattants kurdes, Redur Xelil, a déclaré que ces livraisons «auront un impact positif sur le déroulement des opérations militaires». «Assurément, nous continuons à espérer davantage de soutien», a-t-il ajouté. C'est la première fois que les Etats-Unis disent avoir envoyé une aide militaire aux forces kurdes. Selon un responsable américain, 27 colis d'armes et de matériel médical ont été largués et la majorité de ces colis ont atteint leur cible. Cette aide est fournie par les autorités kurdes irakiennes pour soutenir la résistance des Kurdes syriens contre Daech, a précisé l'armée américaine. Ces dernières semaines, les Kurdes avaient multiplié les appels aux pays de la coalition à renforcer les moyens des combattants des YPG, moins nombreux et moins bien armés que ceux de Daech qui veulent conquérir la troisième ville kurde de Syrie. Avant d'effectuer ces largages, le président américain Barack Obama a informé ce week-end son homologue turc Recep Tayyip Erdogan «de l'intention» des Etats-Unis, selon un responsable américain. Erdogan a encore rejeté dimanche les appels à ce que son pays fournisse des armes aux combattants kurdes en Syrie, qu'il accuse d'être liés aux rebelles kurdes turcs du PKK. La Turquie ouvre sa frontière pour les Kurdes Un responsable de l'administration à Washington a affirmé que Barack Obama avait parlé au président turc samedi pour l'informer de l'intention des Américains de lancer cette opération et souligner «l'importance qu'elle a pour eux». Ankara s'est engagé à renforcer la coopération avec les Etats-Unis mais est réticent à l'idée d'armer les Kurdes et d'intervenir militairement contre les terroristes. En revanche, la Turquie aurait pris des mesures pour aider les combattants kurdes d'Irak à rejoindre Kobané, selon le ministre turc des Affaires étrangères, hier. «Nous n'avons jamais voulu que Kobané tombe. La Turquie a mené différentes initiatives pour l'empêcher», a souligné Mevlut Cavusoglu. Des centaines de terroristes tués Onze frappes ont été menées sur Kobané samedi et dimanche, portant à 135 le total des frappes visant à freiner la progression de Daech dans et autour de la ville depuis fin septembre, précise le Centcom. «Combinées à une résistance continue sur le terrain», ces frappes ont «tué des centaines de combattants de Daech et détruit ou endommagé» de nombreux équipements et positions des terroristes, a ajouté le commandement, précisant que la situation dans la ville restait «fragile». La bataille pour le contrôle de la troisième ville kurde de Syrie, où les terroristes sont entrés le 6 octobre, continue à se mener rue après rue, s'apparentant à une guérilla urbaine.