«Le plan d'action de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) ne peut faire abstraction des révisions de la politique européenne de voisinage qui seront achevées fin 2015», a indiqué hier à Alger l'ambassadeur, chef de la délégation de l'UE, Marek Skolil. Le processus de révision de la politique européenne de voisinage, entamé en 2012, sera achevé fin 2015, a précisé l'ambassadeur, en marge de la signature d'un nouveau protocole de coopération 2015-2016 entre la délégation de l'UE en Algérie et le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care). M. Skolil est revenu à cette occasion sur l'évolution «appréciable» de la coopération entre l'Algérie et l'UE. «L'économie est le centre de la coopération entre l'Algérie et l'Union européenne», a-t-il souligné. Néanmoins, le modèle de croissance économique de l'Algérie doit être adapté à la réalité du pays et prendre en considération ses atouts. Ainsi, l'appui de l'UE à la transition économique et au commerce constitue un axe essentiel de la coopération pour le développement de l'Algérie, dans le cadre d'un modèle économique qui est, cependant, encore largement dépendant des hydrocarbures. Même si l'Algérie a l'avantage d'avoir des hydrocarbures, «l'Union européenne ne peut pas bâtir des relations économiques basées sur cette ressource», relève-t-il. L'ambassadeur de l'UE a rappelé, dans ce sens, que la coopération entre les deux parties ne porte pas uniquement sur les questions politiques, mais s'élargit à bien d'autres domaines tels le transport, l'éducation et la santé. Quant à la coopération technique, elle permet à l'UE d'accompagner l'Algérie dans ses réformes. Pour la période 2014-2017, l'UE s'est fixée trois domaines prioritaires, à savoir la gouvernance et la participation citoyenne, l'emploi qui est indissociable de l'évolution et du dynamisme économique ainsi que la modernisation et la diversification économique algérienne. «Nous avons un important programme portant sur l'amélioration du climat des affaires en Algérie», a-t-il annoncé. A propos de la convention signée avec le Care, il a noté que le renouvellement de la convention est une marque de confiance. L'ambassadeur, Marek Skolil, a relevé sa satisfaction du travail de partenariat avec le Care et a dit vouloir aller plus loin en organisant conjointement des événements de grande envergure. Des experts et spécialistes des pays de l'UE seront invités afin de participer et enrichir les débats organisés par le Care, qui garde une autonomie dans le choix des thèmes à débattre. Le rôle crucial de la société civile M. Skolil explique que la délégation de l'UE en Algérie est consciente du rôle de la société civile, d'où l'engagement de l'étroite coopération étroite avec le Care dans l'objectif de contribuer à l'amélioration de l'environnement entrepreneurial. De son côté, le président du Care, Slim Othmani a souligné que le renouvellement de la convention avec l'UE démontre «la satisfaction partagée» et l'avancement du partenariat entre la délégation de l'UE en Algérie et le Care. «Nous sommes satisfaits de cette coopération», a-t-il soutenu, annonçant que les prochains thèmes qui seront débattus sont notamment la gouvernance des politiques publiques, l'intégration régionale, les zones de libre échange et le rôle de la femme dans l'économie. Après deux années de bonne coopération, sous les mots d'ordre «Avançons ensemble» et «Réussir ensemble», la délégation de l'UE et le Care ont réitéré leur engagement pour le développement du secteur privé en Algérie pour la période 2015-2016. Le protocole vise à renforcer la coopération existante entre les deux parties, à travers l'organisation d'une dizaine d'événements, sous le format des «Matinales du Care», la réalisation d'études thématiques et l'édition de publications sur des sujets liés au développement du secteur privé en Algérie. «Nous voulons apporter plus de connaissances et de savoir en termes de climat des affaires en Algérie. Nous avons intérêt à développer notre économie», a recommandé M. Othmani, convaincu que l'engagement de débats sur les différentes questions économiques contribueront à faire comprendre les enjeux auxquels fait face l'Algérie. L'aide de l'UE au Care n'est pas financière mais porte sur une aide technique et une appréciation du programme à mettre en œuvre. Pour rappel, les «Matinales du Care» ont porté, durant la période 2013-2014, sur plusieurs thèmes liés notamment au dialogue public-privé.