Liberté : Quel bilan dressez-vous sept ans après le lancement du dispositif Ansej ? M. Abdelghani Mebarek : Tout d'abord, il faut savoir que le dispositif Ansej a été créé en 1996, mais il est entré en phase opérationnelle au 2e semestre 1997. La période 1997-1998 est considérée comme une phase d'organisation et de structuration aux niveaux national et local de l'Ansej. En 1998, on a créé 53 agences pour couvrir l'ensemble du territoire national et se rapprocher davantage des jeunes promoteurs. D'ailleurs, on a financé 7 210 projets à fin 1998 contre seulement 69 projets en 1997. Le dispositif Ansej a atteint un pic considérable durant l'année 1999 avec un volume de 14 725 projets financés. En 2000, on a enregistré 10 755 projets financés contre respectivement 7 279, 7 087 et 5 664 projets financés en 2001, 2002 et 2003. Après une évolution préliminaire de ce dispositif, on a initié une réforme de fond du dispositif Ansej en introduisant de nouvelles mesures incitatives pour la création de microentreprises à partir de 2003. Cette réforme a été lancée officiellement en 2004, entraînant avec elle une reprise ascendante du dispositif Ansej. Elle est considérée comme un second souffle à ce dispositif puisqu'elle a touché l'environnement immédiat de l'entreprise notamment l'immobilier industriel et le bail commercial. Le nombre de projets financés a atteint 6 691 et près de 70 000 dossiers déclarés éligibles au dispositif Ansej à fin 2004, soit le double du nombre global de projets financés durant les trois premières années dont le nombre s'élève à 68 000 entreprises ayant créé 200 000 postes d'emploi direct sans compter les emplois indirects. Globalement, le bilan du dispositif Ansej est positif eu égard au nombre d'entreprises et d'emplois créés. Qu'en est-il de l'attribution des 100 locaux commerciaux par commune aux jeunes promoteurs ? La décision a été prise par le président de la République dans le cadre de la réforme du dispositif Ansej initiée en 2004. Il est prévu l'attribution de 100 locaux par commune soit près de 154 000 locaux dans 1 541 communes au profit des jeunes promoteurs du dispositif Ansej, Cnac et Angem pour les microcrédits. Ces locaux relèvent de l'autorité de la wilaya. Ils seront attribués aux jeunes promoteurs sous forme de location-vente. Cette mesure est intervenue suite à la non-disponibilité de l'immobilier industriel. On a pu récupérer plusieurs locaux commerciaux fermés et se trouvant dans un état de délabrement avancé pour les réhabiliter puis les mettre à la disposition des jeunes promoteurs. Aujourd'hui, on a repris les ex-Galeries de Tizi Ouzou, les Souk El-Fellah de Tipasa, de Médéa et de Constantine. Ces structures abritent 4 pépinières d'entreprises créatrices d'emplois et de richesse. Les ex-Galeries de Tizi Ouzou regroupent 40 surfaces dont 37 opérationnelles. Les ex-Aswak de Tipasa et de Constantine totalisent respectivement 19 et 23 surfaces. En 2005, l'Etat a consacré une enveloppe de 10 milliards de DA pour la réhabilitation de ces locaux commerciaux. Globalement, il est prévu 60 milliards de DA pour la réhabilitation de l'ensemble des locaux commerciaux affectés à ce dispositif. Le contentieux entre les jeunes promoteurs et les banques est-il réglé ? Ce problème se pose avec moins d'acuité comparativement aux années précédentes. On peut situer le niveau du contentieux, aujourd'hui, entre 10 et 15%. Ce niveau n'est pas fixe, car il peut être revu à la baisse d'ici la fin de l'année. Ceci étant dit, la relation entre les banques et les jeunes promoteurs s'est nettement améliorée puisque ces derniers peuvent bénéficier d'un rééchelonnement de leurs dettes lorsqu'il y a, par exemple, une difficulté conjoncturelle. Pis, l'échéancier de remboursement des crédits est passé de 3 mois à 6 mois voire même une année. Faïçal Medjahed