Rien ne va plus au MSP. L'illustration la plus probante a été constatée le 8 mai : 54 cadres et militants de la wilaya de Skikda ont rendu publique une démission collective. La liste des signataires comprend des grosses pointures : un député, des membres du madjliss echoura, des élus de la wilaya et communaux. Les dissidents motivent leur action par des considérations doctrinales, organiques et de prédication. Dans la missive, il est sommairement stipulé que «le mouvement a dévié de sa trajectoire initiale, celle qui en a fait son fondement doctrinal. Ainsi, la ligne du cheikh Mahfoud Nahnah et des martyrs Mohamed Bouslimani et Ali Laïb a été mise à l'écart». Ils prônent également un retour aux sources par une large mobilisation autour de Belmehdi Rafik, dirigeant de la nouvelle instance, Mouvement pour la prédication et le changement (Haraket edaaoua oua etaghiir). Kalaai Abdelwahab, député et ex- membre du madjliss echoura, la définit de cette manière : «C'est une instance nationale dirigée par cheikh Belmehdi Rafik. On compte en faire une association d'envergure nationale. Des démarches seront entreprises au niveau des wilayas pour faire aboutir ce projet. Elle regroupe les fidèles à la doctrine de feu Mahfoud Nahnah, du fait que sa politique en est l'émanation directe et naturelle.» En conclusion, le communiqué appelle tous les militants de la base à resserrer les rangs et rejoindre la liste des adhérents.