«L'économie algérienne qui connaît des mutations à un rythme effréné, avec notamment l'essor du secteur privé, a besoin d'investissements basés sur des partenariats fiables permettant un transfert de technologie et de savoir-faire et de relance, par ricochet, de l'industrie nationale.» C'est en ces termes que le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) diagnostique la situation économique du pays. Ali Haddad qui intervenait, hier, à l'ouverture des travaux de la 10e édition du Forum arabo-turc qu'abrite la ville d'Istanbul ne manquera pas de mettre l'accent sur la dynamisation de la relance économique de plus en plus manifeste en Algérie. Le FCE, en sa qualité d'association qui réunit les promoteurs les plus en vue de l'économie algérienne, est l'un des segments-clés de cette relance et ce, à travers des propositions et des réflexions les plus appropriées en la matière. En ce sens, la direction du forum remettra sous peu aux pouvoirs publics un premier document contenant une série de suggestions qui sont à même de booster la machine économique du pays. Ce qui recommande un renforcement de la coopération avec les partenaires étrangers qui, de l'avis du patron du FCE, se décrit sous forme d'une condition sine qua non pour consacrer les objectifs gagés. La Turquie compte parmi les pays avec lesquels le président du FCE veut une consolidation du partenariat économique. Ali Haddad l'a d'ailleurs souligné clairement lors son intervention. «La présence de représentants du FCE traduit la volonté des chefs d'entreprise algériens d'aller plus loin avec leurs homologues turcs dans la construction de partenariats sérieux et durables», a-t-il en effet soutenu. Il a également qualifié «d'appréciables» les relations économiques algéro-turques. Toutefois, ces relations n'ont pas atteint, dira-t-il encore, «le niveau d'excellence voulu de part et d'autre». Ali Haddad appuie son propos en affirmant qu'en dépit de l'augmentation du nombre d'entreprises turques implantées en Algérie et malgré l'évolution du partenariat entre les deux pays, en constante progression, cela demeure insuffisant compte tenu «du potentiel» des deux pays. Quelque 625 entreprises turques activent en Algérie depuis 2013, soit une augmentation de 33% comparativement à 2011 où ces mêmes entreprises étaient au nombre de 417. A ce propos, le président du FCE déplore le fait que la majorité des sociétés turques présentes en Algérie sont issues des secteurs du BTP et de l'hydraulique et qu'un pourcentage minime d'entre elles activent dans le domaine de l'industrie et la création de la valeur ajoutée. Ali Haddad a aussi évoqué le taux de 4,1% représentant la part de la Turquie dans le volume global des échanges de l'Algérie en 2014 et qui est évalué à 5 milliards de dollars, soit une augmentation de 28% comparativement à 2011 où les échanges de l'Algérie étaient de l'ordre de 3,9 milliards de dollars, offrant à la Turquie la part de 3,3%. A partir de 2012, la Turquie est devenue le 7e fournisseur de l'Algérie alors qu'elle était 10e en 2011. En 2014, la Turquie devient le 7e client de l'Algérie contre la 9e place de 2011 à 2013, a encore ajouté Ali Haddad. D'autre part, les importations de l'Algérie ont augmenté de 52%, passant de 1,4 milliard de dollars en 2011 à 2,1 milliards de dollars en 2014, ce qui fait que la part de la Turquie dans les importations de l'Algérie est passée de 3% à 3,6% en 2014, a-t-il relevé.