En une semaine, Arsenal a perdu tout ce qui lui restait à jouer cette saison. D'abord, la demi-finale de la Ligue des champions contre le grand rival Manchester United a fait beaucoup de mal aux Gunners. Éliminés mais surtout largement dominés par des Red Devils, supérieurs à tous les postes, les Londoniens sont sortis de la compétition européenne la tête basse. Pour ne rien arranger, le week-end dernier, les Blues de Chelsea sont venus doucher les boys d'Arsène Wenger, 4-1, chez eux à l'Emirates Stadium. Il faut remonter à mars 1977 pour retrouver pareille débâcle. Ce succès assure à Chelsea la 3e place de Premier League, obligeant les Gunners à passer par le tour de qualification pour accéder à la Ligue des champions la saison prochaine. C'est plus qu'une contre-performance. Le message est clair : Arsenal est, aujourd'hui, le club le moins prestigieux du terrible Big Four. Les joueurs de Wenger n'ont plus soulevé le moindre trophée depuis la Cup, remportée en 2005. Une éternité pour l'un des clubs les plus riches du continent. Si souvent reconnu comme l'un des plus grands entraîneurs au monde, Arsène Wenger est actuellement la cible de tous les reproches. Sa méthode, qui privilégie avant tout la jeunesse, la qualité technique et le beau jeu dans son recrutement, semble insuffisante pour lutter contre les trois autres leaders de Premier League. D'ailleurs, au sein même du club, la politique des transferts est devenue un vrai sujet de discorde. Alisher Usmanov, un important actionnaire d'Arsenal, a clairement critiqué la «pauvreté» du banc de son équipe. Heureusement pour lui, Wenger peut toujours compter sur l'appui de Stan Kroenke, le principal actionnaire. Mais le constat établi par l'homme d'affaires ouzbek est une réalité. L'effectif d'Arsenal ne paraît pas assez consistant pour remporter un titre dans l'actuel meilleur championnat du monde. Mais l'homme de base du club d'Arsenal ne se laissera certainement pas guider ses choix. Il a d'ores et déjà déclaré qu'il ne dépenserait pas sans compter cet été : «Je ne pense pas que l'équipe ait besoin d'investissements majeurs. Aujourd'hui je ne sais pas quels seront les fonds disponibles à l'intersaison. (...) Nous avons besoin de nous améliorer dans quelques secteurs, c'est vrai. Cela ne signifie pas quantité, ni quantité d'argent.» Pas prêt à renier son style, l'Alsacien doit déjà s'assurer que tous ses jeunes espoirs soient encore là, la saison prochaine.