Tout en redoutant une escalade nucléaire au Proche-Orient, l'ancien chef du renseignement saoudien assure que Riyad doit se doter de l'arme atomique. L'Arabie saoudite se prépare à rejoindre le club des pays doté de l'arme nucléaire. C'est ce qu'a déclaré, hier, le prince saoudien Turki Al-Fayçal, un influent membre de la famille régnante lors d'un forum sur la conjoncture régionale à Riyad. «Tous nos efforts et ceux du monde ayant échoué à convaincre Israël de renoncer à ses armes de destruction massive, mais aussi l'Iran, il est de notre devoir à l'égard de nos peuples d'envisager toutes les options possibles, y compris l'acquisition de ces armes», a déclaré le prince Turki, ancien chef du renseignement saoudien. Il a toutefois précisé que l'arme nucléaire serait à «usage pacifique», rappelant ainsi les vertus dissuasives que l'on prête régulièrement à l'arme atomique. «Une catastrophe touchant l'un de nous s'abattra sur nous tous», a paradoxalement prévenu le prince, en référence aux effets dévastateurs d'une course régionale à l'arme nucléaire. C'est la première fois que les dirigeant saoudiens évoquent la possibilité de s'armer ainsi. Jusqu'à présent Riyad s'était contenté de dénoncer la position d'Israël, qui détient l'arme atomique sans l'avoir jamais reconnu de manière officielle, entretenant le jeu de «l'ambiguïté nucléaire». Quant à l'Iran, l'Arabie saoudite craint, comme Israël et la communauté internationale, la dimension militaire du programme iranien et s'est dite prête à produire plus de pétrole en cas de sanctions prises contre Téhéran. L'Arabie saoudite s'est déjà tourné vers le nucléaire civil, à des fins énergétiques. En juin, un coordinateur de l'organisme saoudien du nucléaire civil, Abdel Ghani Malibari, cité par la presse locale, avait annoncé que Riyad entendait construire 16 réacteurs nucléaires civils dans les vingt prochaines années pour un coût de quelque 80 milliards de dollars.