Le coup d'envoi du festival de jazz de Constantine a été donné jeudi soir par le Mardi Brass Band, qui a eu le privilège d'ouvrir le bal cette année. Malgré le mauvais temps, le public était au rendez-vous avec la musique de la troupe de Mardi Brass qui revêt des couleurs caribéennes et funky, laissant une part importante à l'improvisation et révélant au passage des instrumentistes exceptionnels. C'est un véritable spectacle populaire, qui s'est produit par le MARDI BRASS BAND né en février 2002 dans le quartier Château Rouge à Paris, à l'occasion du mardi gras. Son répertoire a traduit sa richesse et ses ambitions dans une mouvance très proche des Brass bands de la nouvelle Orléans. Du dixieland au funk des METERS en passant par le blues, le tout teinté de rythmes caribéens. Sa participation à de nombreux festivals (jazz à Vienne, Cognac blues passions, jazz à la Villette, les couleurs du jazz à Corbeil, autour du blues à Binic, jazz à Montmartre...), ainsi qu'à de nombreux carnavals et parades en déambulation (Antibes Juan les Pins, Paris, Cachan, Melun, Montreuil, Monceau, Beauvais...) lui a permis de trouver sa propre expression, son originalité, aussi bien sur scène que dans la rue. Enchanté, le public constantinois a apprécié la deuxième prestation donnée cette fois ci par Tony Allen Band (Nigeria, France). Ce musicien est considéré comme l'un des pionniers de l'Afrobeat avec son maître et ami Fela Anikulapo-Kuti, dont il était le batteur et directeur artistique. Un groove irrésistible et des textes engagés, un mélange entre rythmes traditionnels et puissance électrique, une recette infaillible dont le creuset est le Nigeria. Ainsi le festival se met aux normes internationales, avec comme à chaque fois des groupes et des artistes de renommée mondiale. La particularité de cette manifestation culturelle et musicale réside en la programmation de deux spectacles par soirée. Selon le commissaire du festival, Zouheir Bouzid " La manifestation coïncidera cette année avec le 10ème anniversaire de la création de l'association Limma, en 1999, fondatrice et créatrice de Dimajazz " avant d'ajouter "Chaque année, on essaye de perfectionner ce regroupement universel. D'une part, par des masters class dispensés les matinées aux amateurs de la musique jazz et notamment aux élèves du conservatoire. D'autre part, en boostant à chaque fois des groupes algériens qui ont suivi des stages de perfectionnement sous les baguettes de pros".