La police nationale a démantelé hier à l´aube à Ceuta une présumée cellule terroriste constituée de deux personnes. Ces individus «particulièrement déterminés et motivés» ont été identifiés comme des membres actifs d´un groupe de quatre djihadistes qui avait été arrêté le 24 janvier dernier au moment où il s´apprêtait à commettre des attentats terroristes en Espagne et dans d´autres pays d´Europe. A la différence des autres cellules déjà neutralisées au cours de l´année, celle qui vient de l´être ne répond pas aux critères habituels des réseaux de radicalisation djihadiste chargés de l´endoctrinement, du recrutement et de l´envoi des recrues, actives dans des foyers de conflit. Selon la police, ce nouveau groupe est pleinement opérationnel et prêt pour passer à l´acte. Les deux suspects, comme ceux arrêtés en janvier, sont des Marocains de nationalité espagnole. Ils présenteraient le même profil que les frères Kouachi et Koulibaly qui ont commis les attentats du 7 janvier dernier à Paris. Les enquêteurs ont indiqué que ces individus «adoptent des mesures de sécurité très rigoureuses, disposent de l´accès à l´acquisition d´armes à feu et ont la détermination d'accomplir des attentats spectaculaires». L´opération de cette nuit qui reste ouverte comme l´a été celle de janvier dernier a été menée sous la coordination d´un juge de la Haute Cour d´Espagne. Cette nouvelle opération antiterroriste coïncide avec la commémoration de la journée du 11 mars 2004. L´attentat terroriste commis il y a 11 ans à la gare centrale d´Atocha, le plus tragique dans l´histoire de l´Espagne, avait été l´œuvre d´un groupe alors inconnu, le Groupe des Combattants Islamiques Marocains (GCIM). Il avait fait près de 200 morts et plus d´un millier de blessés. Les membres de la cellule arrêtés le 24 janvier étaient, eux aussi, «sur le point de commettre des attentats» dans le préside espagnol de Ceuta. Ce groupe composé des frères Farid et Mohamed Al Lal, et Anwar et Roudan Alli Amzal avait été placé sous mandat de dépôt. Tous entretiendraient des contacts avec d´autres «djihadistes» au Maroc où ils auraient suivi des entraînements de tirs aux armes automatiques «en vue de commettre des attentats ou d´être envoyés sur le front pour combattre dans les rangs de Daech». La police leur prête, en outre, l´intention de «s´immoler par le feu une fois leur forfait accompli». Malgré la menace terroriste qui cible particulièrement l´Espagne, le ministre de l´Intérieur, M.Jorge Fernandez Díaz, s´est toujours voulu rassurant en soutenant qu´«il n´y a pas de raisons de s´alarmer, mais qu´il ne faut pas baisser la garde».