En 2008, au moment où il a été décidé de réduire les tarifs de l'abonnement ADSL, il y avait deux grands providers privés qui activaient en Algérie, les autres ISP étant des fournisseurs de connexion sans fil. Ainsi, l'Eepad et Djaweb furent contraints de réduire de moitié leurs tarifs, tout en continuant à payer à Algérie Télécom l'utilisation de la bande passante au même prix, sans qu'aucune baisse de ces frais ne soit effectuée. Constatant les pertes de revenus occasionnées par ce déséquilibre, un groupe d'ISP, dont l'Eepad et Djaweb, ont officiellement déposé, en décembre 2008, une saisine contre cette décision auprès de l'Agence de régulation des postes et des télécommunications. Exposant les perturbations que connaissaient ces providers et l'endettement aggravé qui en découlait, ils ont demandé à l'ARPT d'instaurer une baisse de 50% des redevances envers Algérie Télécom. Et cette perte des bénéfices fut fatale pour Djaweb, qui fut sauvé du dépôt de bilan par l'opérateur historique. «La politique de gestion de l'entreprise publique ainsi que le maintien des tarifs imposés aux providers engendre le monopole du marché de l'ADSL par l'opérateur historique», estime le plus ancien provider d'accès à internet en Algérie. «Le provider public vend son produit à perte, ce qui exclut les autres ISP du marché. Ce même provider ne fait que revendre pour la majorité la bande passante qu'ils achètent à Algérie Télécom», ajoute-t-il. Pour l'Eepad, cette situation est anticoncurrentielle. Son PDG estime que si les perturbations et les pressions persistent et qu'un compromis n'est pas trouvé, il en référera aux instances compétentes, à savoir l'ARPT, le conseil de la concurrence et, en dernier ressort, la justice de la République.