Le PDG de l'Eepad, Nouar Harzallah, a coupé court hier, lors de la conférence de presse organisée au siège de son entreprise, aux commentaires et aux rumeurs sur le litige l'opposant à Algérie Télécom. Le PDG de l'Eepad a affirmé que la dette envers Algérie Télécom, qui s'élevait à quelque 4 milliards de dinars avant juin 2008, a été honorée à plus de 80%. Factures et reçus à l'appui, M. Harzallah contredit par la même les propos tenus par le PDG de l'opérateur historique, Moussa Benhamadi, qui avait expliqué que les coupures répétées sur le réseau de l'Eepad étaient en fait des déconnexions volontaires opérées par AT suite au non-paiement de ses créances. L'Eepad ne nie donc pas avoir encore des dettes envers Algérie Télécom, qui seraient à l'origine de cette coupure. Le premier responsable du provider privé a toutefois tenu à expliquer les raisons à l'origine du non-paiement des factures, à savoir la décision ministérielle d'avril 2008 encourageant l'ensemble des Internet Service Provider (ISP) à réduire de moitié le coût de leurs forfaits de connexion ADSL. «M. Benhamadi a déclaré que nous et les autres ISP privés n'étions pas obligés de nous tenir à cette décision. Mais nous l'étions pour des raisons commerciales car, sans cette réduction, le parc de nos abonnés se serait tout simplement tourné vers un autre fournisseur d'accès internet», déplore-t-il. Cependant, et c'est ce dont se plaignent les ISP, aucune réduction ou compensation en amont n'a été pratiquée, ce qui les contraint à payer à Algérie Télécom l'utilisation des installations et des bandes passantes au tarif normal. Face à cette «anomalie», ils ont décidé de saisir l'ARPT. Le 13 avril 2009, l'ARPT émet une réponse favorable à leur requête quant à la tarification et la cherté des liens. La saisine est donc jugée recevable. Dès lors, l'Eepad considérera que les factures devraient être payées à 50% de leur montant. «Par la suite, les deux parties ont signé un accord pour l'établissement d'un échéancier dans le but de régler les créances restantes», explique M. Harzallah, qui ajoute ne pas comprendre pourquoi Algérie Télécom, en l'espace de deux semaines, a considéré que nous étions en cessation de paiement et a procédé à ces déconnexions, un mercredi «sans nous prévenir ou nous mettre en demeure, car ce sont les 87 000 abonnés dont 22 700 étudiants et 1600 cybercafés qui ont été pris en otage». Ainsi, selon lui, la faute est partagée entre les deux antagonistes, puisque les deux n'ont pas respecté les engagements pris quelques jours auparavant. En sus, la notification de recevabilité de la saisine par l'ARPT n'est pas une décision officielle et définitive. Il semblerait donc que les deux parties se soient «emballées» à appliquer une réduction de tarifs pour l'un et une déconnexion pour l'autre. Mais qu'advient-il des abonnés qui sont privés d'internet et de télévision depuis mercredi ? «Nous avons introduit un recours mercredi soir auprès du ministère de tutelle, et nous attendons sa décision. Le rétablissement du réseau devrait survenir dans quelques heures», rassure M. Harzallah.