Les Tigres tamouls du Sri Lanka, qui ont admis hier leur défaite militaire, eux qui se battaient depuis 37 ans pour un Etat tamoul indépendant dans le nord et l'est. Les séparatistes des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), jugés indestructibles, se sont effondrés sous les coups d'une guerre conventionnelle orchestrée depuis trois ans par le régime nationaliste du président Mahinda Rajapakse. La rébellion contrôlait en 2006 un tiers des 65 000 km2 du territoire sri-lankais, dans le nord et l'est, où elle voulait fonder un Etat séparé. «Leur chute a été aussi spectaculaire que leurs attaques», résumait récemment le général en retraite, Vipul Boteju. Le LTTE, acculé sur un rectangle de jungle de 400 m sur 600 m dans le nord-est, a annoncé dans la journée avoir cessé le combat, admettant ainsi sa défaite militaire. Créés en 1972 par un Tamoul radical, Velupillaï Prabhakaran, les Nouveaux tigres tamouls - rebaptisés LTTE en mai 1976 - ont perpétré le plus d'attaques suicide au monde, bien devant les groupes islamistes. La guérilla, qui a compté 20 000 combattants, est tristement célèbre pour ses commandos suicide - les «Tigres noirs», dont un tiers de femmes - multipliant les attentats dès 1987. En mai 1975, Prabhakaran avait commis le premier assassinat politique en tuant le maire de Jaffna (nord). Les Tigres avaient assassiné en mai 1991 le Premier ministre indien, Rajiv Gandhi, et le président sri-lankais, Ranasinghe Premadasa, en mai 1993. Crimes pour lesquels le LTTE est inscrit depuis le 29 mai 2006 sur la liste des organisations «terroristes» de l'Union européenne et figure depuis 1997 dans un classement identique du département d'Etat américain. L'armée est en train d'«achever» les Tigres Les forces armées du Sri Lanka sont en train d'«achever» les Tigres tamouls en s'emparant de «chaque centimètre du territoire» dans le nord-est de l'île, a annoncé toujours hier un porte-parole militaire. «Nous nous battrons et reprendrons chaque centimètre de territoire qu'ils ont occupé», a affirmé le général Udaya Nanayakkara, ajoutant que les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) étaient en passe d'être «achevés» et étaient acculés sur moins d'un kilomètre carré dans le nord-est du Sri Lanka. Auparavant, les forces armées avaient assuré avoir «sauvé» la totalité des «50 000 civils otages» des insurgés depuis des semaines dans leur réduit du nord-est, tandis que le chef de l'Etat avait promis samedi la victoire complète de ses troupes pour hier.