La tension est montée d'un cran, hier, à la salle des délibérations de la wilaya. La session extraordinaire de l'APW de Béjaïa, prévue hier, pour examiner la «conformité de l'assemblée aux textes et règlements» a tourné court. Le P/APW a été contraint de lever la séance suite à la cacophonie indescriptible qui a régné au sein de «l'hémicycle». Tout a commencé lorsque des élus de l'opposition ont brandi des pancartes pour revendiquer le départ du P/APW FFS, Mohamed Bettache. Une revendication à laquelle des élus du groupe FFS ont répondu par des cris «Mohamed président !». Craignant donc le pire, tant les échanges entre les deux protagonistes étaient très vifs, le P/APW a décidé d'annuler cette session extraordinaire, plongeant ainsi cette assemblée dans l'incertitude. Ce dernier, qui a perdu la majorité, suite à la démission de deux élus FFS, lesquels ont rejoint l'opposition, a accusé cette dernière de vouloir mettre à l'écart les élus FFS et RND, pour s'emparer des rênes de l'assemblée. Il a déploré au passage l'attitude des 22 élus de l'opposition qui «ont instauré un blocage ne servant personne». Pour sa part, l'opposition a dénoncé la fuite en avant du P/APW qui refuse de se plier au jeu démocratique et à la règle de la majorité. «Deux années de non-gestion de l'APW de Béjaïa n'ont, désormais, pas suffi aux responsables du déclin de notre wilaya à redresser l'échine et à assumer leur faillite. Acculé, le président de l'Assemblée de wilaya, otage de cercles maffieux inquiets de la perte de leurs privilèges, choisit de recourir aux artifices de l'agitation. La foire orchestrée, aujourd'hui, discrédite et humilie ses auteurs qui ne peuvent plus se targuer du respect de la volonté populaire et du choix de la majorité», ont indiqué les 22 élus de l'opposition dans une déclaration rendue publique hier. Par ailleurs, l'opposition, désormais majoritaire, réclame le remaniement de l'exécutif. Une revendication que le P/APW refuse de satisfaire. «Les 22 élus de l'opposition veulent m'imposer d'autres vice-présidents, alors que c'est le président qui a le droit de les choisir, conformément à l'article 62 du code de wilaya», s'est défendu Mohamed Bettache. Notons que ce dernier a fait l'objet, dernièrement, d'une plainte déposée contre lui par le wali de Béjaïa pour diffamation, suite au rassemblement tenu le 20 janvier par les élus FFS devant le siège de la wilaya. La fédération FFS avait réclamé «une commission d'enquête sur la gestion douteuse du wali».