Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, s'est engagé hier lors de la présentation du plan d'action du gouvernement devant les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN), à mettre en œuvre le programme présidentiel, plébiscité par le peuple le 9 avril et qui consiste en «la poursuite et l'approfondissement de la reconstruction nationale profondément entamée». Ainsi, le gouvernement œuvrera à l'approfondissement de la réconciliation nationale, «pierre angulaire de l'édification d'une Algérie sereine», Ahmed Ouyahia dira dans ce cadre que l'approfondissement de la réconciliation nationale «c'est d'abord éliminer l'agression terroriste tout en gardant les portes ouvertes devant ceux qui sauront revenir vers le peuple», tout en précisant que la lutte antiterroriste qui exige «la vigilance et la mobilisation des citoyens sera poursuivie avec vigueur». Il a précisé dans le même sillage que la situation des patriotes qui participent à cette lutte sera améliorée, tout comme se poursuivra la prise en charge des victimes du terrorisme. Pour Ouyahia, l'approfondissement de la réconciliation nationale ne saurait se dissocier de la consolidation de l'unité nationale qui nécessite la contribution du système d'enseignement, de la mosquée, des médias et des compétences nationales. Aussi, rappellera Ouyahia, le gouvernement s'attellera à la promotion des droits de l'homme, de la démocratie pluraliste et de la liberté de la presse y compris en procédant «aux révisions législatives», cela en veillant au respect de la Constitution. Cela étant, une Algérie sereine passe incontestablement par un Etat de droit. C'est dans ce cadre que la réforme de la justice «sera approfondie à travers la poursuite de l'enrichissement des codes, le renforcement des effectifs et la formation» ou encore dans le même esprit, «le renforcement des services de police judiciaire». L'autre projet de réforme exposé par Ouyahia et qui sera poursuivi sur plusieurs fronts est celui des structures et missions de l'Etat. Ainsi, il s'agira d'abord, expliquera le Premier ministre, de moderniser l'administration publique grâce au «recyclage et à la formation du personnel», d'améliorer la gestion des dépenses publiques par la réforme du système budgétaires, ou encore de «réformer les collectivités locales par la révision des codes de la commune et de la wilaya, le renforcement des communes, l'adoption du statut de l'élu et la révision de la législation des finances locales». Il soulignera dans ce sillage l'importance de la politique d'aménagement du territoire dans lequel s'inscrit le nouveau découpage administratif. En matière de développement, Ahmed Ouyahia a axé son intervention sur plusieurs aspects. Il est question ainsi, en matière de santé, de renforcer la médecine préventive et encourager l'industrie du médicament. Le système d'enseignement n'est pas en reste puisqu'il fera objet de réformes et d'extension de ses capacités. La recherche scientifique à elle seule bénéficiera de 100 milliards de dinars pendant le prochain quinquennat. En matière de logement, «un million de nouvelles unités seront livrées», en plus de la réalisation de logements sociaux dans le cadre de «l'éradication de l'habitat précaires». Toujours dans le volet développement, Ahmed Ouyahia s'est engagé au nom du gouvernement à créer 3 millions d'emplois dans le cadre de la lutte contre le chômage. Un objectif qui s'appuiera sur «l'intense programme d'investissements publics et la dynamisation du développement économique». Il s'appuiera aussi sur «l'arsenal de mesures annoncées par le président de la République en mars dernier». Le Premier ministre évoquera aussi la nécessité de répondre aux attentes des jeunes, de promouvoir la justice et la protection sociale et de prendre en charge le volet culturel. Sur le plan économique, Ahmed Ouyahia a souligné la détermination de l'Etat à s'atteler davantage au développement économique, «une nécessité plus avérée que jamais à la lumière de la crise mondiale». Le gouvernement œuvrera dans ce sens «à travers la concrétisation du programme d'investissement de 150 milliards de dollars» au développement du secteur de l'agriculture synonyme de sécurité alimentaire qui bénéficiera de 1000 milliards de dinars, à la valorisation des ressources du sous-sol, la remise à niveau des entreprises publiques entre autres. Tout en précisant que «l'économie de marché est un choix sur lequel le gouvernement n'entend nullement revenir», Ahmed Ouyahia précisera que le gouvernement poursuivra l'amélioration des conditions pour l'investissement en améliorant les capacités de financement de l'investissement productif. Tout en annonçant la création de 200 000 PME, le Premier ministre précisera dans ce registre que de nouveaux instruments de financement verront le jour prochainement et qui «viendront compléter le fonds d'investissement capable d'intervenir pour 1000 milliards de dinars». Il fera savoir en outre que l'offre du foncier destiné à l'investissement sera accru, tout comme sera amélioré l'environnement de l'entreprise. Enfin le Premier ministre n'a pas omis de rappeler la démarche que le gouvernement développera au plan diplomatique et la «doctrine pacifique» sur laquelle se fondera la poursuite de la modernisation de l'armée nationale.