La visite d'inspection effectuée hier par le wali d'Alger a été consacrée aux chantiers du vieux bâti, et Dieu seul sait à quel point la capitale est confrontée à cette problématique du point de vue de sa configuration mais également et surtout du manque d'entreprises et de main-d'œuvre qualifiées. Avec le relogement des familles, l'autre cheval de bataille des services de la wilaya est sans conteste la réhabilitation du vieux bâti pour lequel une enveloppe financière de plus de 700 milliards a été dégagée pour couvrir dans une première étape 792 immeubles comptant 13 791 logements sur un total de 1433 immeubles recensés d'un global de 22 859 logements. C'est dire qu'il s'agit de la majorité des immeubles de la capitale datant de l'époque coloniale. 21 bureaux d'études et autant d'entreprises y compris des firmes étrangères (françaises, espagnoles et portugaises) ont pris la charge de ces projets dont certains, faut-il le rappeler, constituent des chantiers/écoles pour les élèves de l'Epau dans le but de leur inculquer l'art de la réhabilitation. Ces immeubles, comme l'a expliqué le wali d'Alger, sont d'une grande valeur architecturale et représentent un patrimoine qu'il est nécessaire de préserver, sans toutefois en confier la responsabilité de leur réhabilitation d'une manière anarchique. A retenir à ce sujet les remarques, souvent sèches, du wali faites aux entreprises. Hier, le représentant de la société espagnole en charge de la réhabilitation d'un immeuble au niveau du boulevard Amirouche a eu à subir la colère d'Abdelkader Zoukh quant aux lenteurs dans les travaux. «Je ne tolère pas, dira-t-il, qu'on exploite notre petite absence sur le terrain expliquée par les opérations de relogement de ces derniers temps, pour occasionner un quelconque retard à un projet avec toutes les conséquences qui en découlent.» La réhabilitation du programme en question concerne la prise en charge des immeubles dans toutes les parties communes à savoir les façades, les ascenseurs, la minuterie, l'étanchéité au niveau des terrasses, les balcons, la reprise des toitures en tuile et le confortement des éléments structurels s'il y a lieu. Cependant, ce programme n'est pas sans rencontrer des contraintes parfois majeures comme les constructions rajoutées sur les terrasses qui gênent les travaux d'étanchéité, les extensions légères sur les façades et terrasses qui chamboulent les évacuations des eaux pluviales et créent du coup des infiltrations à l'intérieur des immeubles. Les BET n'ont d'ailleurs pas manqué de soulever ces problèmes au wali à l'exemple de ces balcons d'immeubles de la rue Didouche que des câbles électriques gênent la réhabilitation. Sur un autre plan, la wilaya s'attelle à la réparation des ascenseurs de tous les immeubles concernés. Opération loin d'être une sinécure au vu de l'état dans lequel se trouvent leurs cages n'ayant pas été visitées depuis des décennies. A Hydra, la cité Sellier, dont les travaux de réfection ont été réceptionnés en 2014, continue de rencontrer ce problème dont il faut espérer le règlement avec l'intervention du wali ordonnant de remettre l'ascenseur en marche. A noter que le programme de visite du wali a concerné la médiathèque de la rue Didouche où un point d'information a été donné aux six opérateurs, la réception des travaux de réhabilitation de la cité Sellier ainsi que le coup d'envoi d'un stade de proximité et aire de jeux mitoyen, lancement des travaux de réhabilitation à la rue Hassiba Ben Bouali et l'inspection de l'avancement des travaux de réhabilitation dans l'hypercentre de la capitale (rue Didouche Mourad, rue Asselah Hocine, boulevards Mohamed V et Colonel Amirouche).