Le directeur général du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag), Abdelkrim Yelles, a assuré, hier, que les secousses telluriques qui ont ébranlé Alger et ses environs, dernièrement, «ne devraient inquiéter en rien les populations de la région, car «elles ne sont que de simples secousses modérées et fréquentes dans les régions sismiques que compte l'Algérie». Invité au forum d'El Moudjahid, M. Yelles a levé le voile sur les événements sismiques qu'a connus dernièrement la wilaya de Blida, dans les communes de Hammam Melouane et Chebli. «Il se produit, durant toute l'année, une activité sismique propre aux régions du nord du pays», a-t-il fait savoir, précisant que ces secousses «espacées et modérées» sont dues au «rapprochement de deux continents, l'Afrique et l'Europe». Dans son analyse, M. Yelles a rassuré la population, soulignant que ce processus sismique est un «phénomène naturel qui se produit de façon permanente». «Ce qui est différent, par contre, c'est le fait que ces secousses soient ressenties de plus en plus dans les centres urbains, elles touchent l'ensemble des régions du pays», a-t-il expliqué. L'Algérie est, selon lui, fortement exposée aux risques sismiques. Le Craag enregistre une moyenne de 70 à 100 secousses par mois, soit 3 à 4 par jour. «Il s'agit de microsecousses dont 80% ne sont pas ressenties par la population», a-t-il indiqué. Interrogé sur les moyens de prévention contre ce type de phénomène naturel, M. Yelles a insisté sur l'application du code parasismique et le respect des normes internationales en matière de construction, pour l'ensemble de la population, surtout lorsqu'il s'agit de constructions privées, à l'instar des grands projets et des grandes infrastructures que réalise le secteur de l'habitat en Algérie. L'Algérie connaît des secousses dites «modérées» à faible intensité, les tremblements de terre à forte magnitude comme celui de Boumerdès en 2003, et celui d'El Asnam (Chlef) en 1980 «sont très rares ou très espacés dans le temps», note encore M. Yelles. A la question à partir de quelle magnitude un séisme peut être dangereux, le même responsable a répondu qu'au delà de 5 degrés sur l'échelle de Richter, une secousse peut causer des effets de forte panique ou des dégâts matériels, notamment, des fissures au sol. Pour sa part, M. Tahar Melzi, délégué aux risques majeurs au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, a indiqué que son département a mis en place depuis deux ans une délégation chargée de prendre en compte les nombreux risques naturels auquel le territoire est soumis. Cette délégation est soutenue par un comité intersectoriel qui a pour principale mission de réévaluer les dispositifs de prévention et de sécurité. «Nous avons fait d'énormes progrès en matière de prévention, car des plans d'intervention sont mis en place dans chaque wilaya», a-t-il fait savoir. Une caravane d'information dès janvier 2015 De son côté, le chargé de communication de la Protection civile, Farouk Achour, a mis l'accent sur le rôle de la sensibilisation en matière de conduite à suivre pendant les catastrophes naturelles. «La panique des citoyens peut provoquer parfois des dégâts plus que le sinistre lui-même», a-t-il affirmé. A ce titre, M. Achour a indiqué que son département a mené plusieurs campagnes de sensibilisation depuis la rentrée scolaire de l'année en cours. «1400 établissements scolaires ont bénéficié de cette caravane d'information», a-t-il précisé. L'intervenant a annoncé le lancement d'une autre caravane d'information dès janvier 2015 qui s'axera sur l'inculcation de la culture des risques majeurs pour réduire la panique auprès des citoyens. Le même responsable s'est dit, par ailleurs, très satisfait du nombre de volontaires à la formation de secouristes. «Nous avons formé 65 000 personnes en matière d'intervention et de premiers secours en cas de catastrophe naturelle», a-t-il relevé, ajoutant «nous visons à doubler ce chiffre, pour arriver à former un groupe de secouristes professionnels dans chaque quartier».