Le président zimbabwéen Robert Mugabe a annoncé dimanche soir le limogeage de deux ministres et cinq vice-ministres alliés de son ancienne adjointe Joice Mujuru, relevée également de son poste la semaine dernière, de même que huit ministres de son entourage. M. Mugabe a limogé deux ministres d'Etat à la présidence et à la vice-présidence, expliquant que "leur conduite et leur performance n'ont pas atteint les niveaux requis", selon un communiqué de la présidence. Les sept étaient considérés comme des alliés de l'ancienne vice-présidente Joice Mujuru, que M. Mugabe a limogée avec sept ministres et un vice-ministre le 9 décembre, après l'avoir écartée de la direction de la Zanu-PF, le parti au pouvoir, au début du mois. Autrefois considérée comme une candidate très sérieuse pour succéder au président, celle qui fut son adjointe pendant dix ans, Joice Mujuru a été accusée de corruption, d'incompétence et de complot contre le pouvoir. Robert Mugabe a depuis nommé à la vice-présidence le ministre de la Justice Emmerson Mnangagwa, un enfant du régime, adversaire de Mme Mujuru. M. Mnangagwa, 68 ans, a gardé de fortes connexions dans l'armée et la police, qu'il a autrefois dirigées. Il était ministre de la Sécurité nationale dans le premier gouvernement zimbabwéen après l'indépendance en 1980. Agent électoral en chef lors des élections de 2008, c'est également lui qui a poussé l'opposition, arrivée en tête au premier tour de la présidentielle, à déclarer forfait après une explosion de violences.