Pas mois de 500 enseignements de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou ont marché hier de l'institut universitaire vers le siège de la wilaya pour exiger la satisfaction de leurs multiples doléances liées à leurs conditions de travail. Affiliés au Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), les enseignants ont brandi, tout au long de leur marche pacifique, des pancartes sur lesquelles était écrit : «Salaire de l'enseignant à 47 000 DA/mois, avec les déductions de 25 000 DA/mois de location pour percevoir 22 000 DA», «Les enseignants universitaires sans domicile fixe» ou encore «Non à la destruction de l'université. Stop au bradage de la formation». Le coordinateur du Cnes de l'université de Tizi Ouzou, Samy Ould Ouali, confirme que les réclamations des enseignants sont connues de tous et que le mouvement n'est que le résultat du mutisme des responsables concernés. «Si nous sommes arrivés aujourd'hui au point de sortir dans la rue, c'est que nous n'avons pas eu de gain de cause depuis le temps que nous avons fait part de nos réclamations», dira-il. Dans leur plateforme de revendications, les grévistes étalent la situation dans laquelle ils exercent leur métier. Ils parlent aussi du logement, de la valorisation de l'expérience, de l'amélioration et la protection de leur pouvoir d'achat dont, d'ailleurs, la grille des salaires ne dépasse pas les 4500 DA pour un grand nombre d'entre eux. Ensuite c'est le confort et la disponibilité des moyens nécessaires à même de permettre aux enseignants de mener à bien leur travail d'enseignement et de recherche que les grévistes réclament. Ils demandent, à cet effet, la protection de leur dignité avec la mise en place de conseils d'orientation, de discipline et d'éthique, ou encore des salles d'informatique dotées de matériels de reprographie, l'insonorisation et la sonorisation des salles de travail en les dotant de matériels de projection. Les quelques 500 enseignants qui ont marché, hier, ont par la suite tenu un sit-in devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou. Sur place, le coordinateur du Cnes a réaffirmé devant la foule qu'ils refusent toute négociation avec les responsables concernés et qu'ils n'allaient pas se taire davantage devant la non-satisfaction de leurs doléances.