Dans moins d'une semaine, soit jeudi, le Forum des chefs d'entreprise (FCE) sera dirigé par un nouveau président, et ce, au terme d'une assemblée générale prévue le même jour. Pour la majorité des membres de cette association réunissant en son sein de véritables capitaines d'industrie et des promoteurs de l'économie nationale hors hydrocarbures, le successeur de Réda Hamiani à la tête du FCE est déjà connu. Il s'agit de Ali Haddad, patron de l'ETRHB qui, même s'il jouit de l'estime de ses confrères chefs d'entreprise et d'une notoriété attestant ses compétences managériales, n'a ménagé aucun effort pour se lancer dans une campagne qui n'a pas été de tout repos afin de mieux convaincre de son futur programme d'action. Ali Hadddad, ou encore «Si Ali», comme aiment à le nommer ses proches de la sphère économique, a en effet sillonné les quatre coins du pays dans le cadre de sa campagne pour la présidence du FCE. Une campagne couronnée d'une ultime rencontre avec les chefs d'entreprise de la capitale et d'autres wilayas de la région Centre qu'a abritée, dans la soirée de jeudi, l'hôtel El Aurassi d'Alger. Plus qu'un simple événement, la clôture de campagne du candidat Ali Haddad à la présidence du FCE a constitué une véritable démonstration de compétence qui augure, et c'est le cas de le souligner, d'une réelle révolution à la fois moderne et ambitieuse, qui se fera ra sous peu au sein de l'association des chefs d'entreprises. L'ensemble des représentants des milieux d'affaires de l'Algérois et du Centre du pays ont pris part à l'événement grandiose de jeudi soir à El Aurassi, rehaussé par la présence d'une dizaine de ministres, du wali d'Alger et du SG de l'UGTA. Les nombreux présents ont eu d'abord droit à un reportage audiovisuel évoquant les prouesse réalisées par Ali Haddad dans divers secteurs d'activité, notamment dans les travaux publics, l'hydraulique et la communication, sans oublier le domaine sportif où le patron de l'ETRHB tient les rênes de l'USMA, l'un des premiers clubs algériens de football à obtenir le statut de club professionnel. L'autre projection présentée jeudi soir à El Aurassi retrace les différentes étapes de la campagne du patron de l'ETRHB pour la présidence du FCE et ses rencontres avec les chefs d'entreprise à Oran, Constantine, Hassi Messaoud et Ghardaïa. Ces deux projections filmées ont été précédées par un accueil triomphal que l'assistance a réservé au candidat Ali Haddad dont l'entrée sur scène a été accueillie par un tonnerre d'applaudissements. «Alger n'est pas seulement un pôle économique, c'est aussi une cité millénaire connue pour sa résistance contre les forces coloniales», dira d'emblée Ali Haddad, tout en citant plusieurs figures de proue de la Révolution tombées au champ d'honneur à Alger, sans oublier les moudjahidine encore en vie. «En ce mois de novembre béni, je ne peux que m'incliner devant la mémoire de nos glorieux martyrs grâce auxquels nous sommes aujourd'hui un pays libre», a enchaîné l'orateur, avant de présenter l'action future qu'il mènera au sein du FCE.
Des engagements ambitieux, un programme moderne «Au FCE, nous ne sommes pas les seuls à nous lancer dans une quête de croissance. Les autorités, les institutions et la société ne peuvent être qu'à nos côtés pour réussir le défi de faire de l'Algérie un pays économiquement fort et ainsi faire face aux exigences de la mondialisation». Cette phrase de Ali Haddad résume à elle seule le programme du candidat à la présidence du Forum des chefs d'entreprise. Il est donc question dans ce programme d'une meilleure connexion de tous les segments de la société, y compris les pouvoirs publics et leur contribution efficiente à l'intérêt de l'économie nationale. Ali Haddad fera part de cette ambition de manière nette et précise : «L'objectif du FCE est de transmettre à la société les valeurs de la modernité, la promotion de l'entrepreneuriat, le pragmatisme, la rigueur dans le travail et l'intérêt général de notre pays», dira-t-il. Et le patron de l'ETRHB poursuit, réitérant que son action prochaine à la tête du FCE sera déployée autour de cinq axes principaux. Il y est question de l'organisation d'une connexion adroite avec les pouvoirs publics pour maintenir de façon systématique le dialogue et la concertation, du redéploiement du FCE en tant que pôle représentant l'entreprise algérienne, d'une meilleure proximité avec les adhérents du Forum ainsi que la consolidation de son organisation interne et du développement de la relation du partenariat du FCE à l'international. Concernant ce dernier point, Ali Haddad a tenu à mettre en exergue les relations privilégiées qu'il entretient avec les milieux d'affaires des USA, de Singapour et de plusieurs pays européens. La présentation du programme d'action de Ali Haddad a été suivie par un débat marqué par plusieurs interventions évoquant, entre autres, les sempiternelles contraintes auxquelles font face les opérateurs économiques, la représentation de la femme au sein du FCE ainsi que ce que les chefs d'entreprise attendent du futur président du FCE. Plaidoyer pour le rayonnement du FCE et des idées novatrices Dans ses réponses aux intervenants, Ali Haddad a notamment plaidé pour le rayonnement du FCE à travers la création de quatre nouveaux pôles (Oran, Constantine, Hassi Messaoud et Alger). Il s'est engagé en outre à recruter pour le FCE des experts de haut niveau et à créer une cellule d'écoute pour prendre en charge les entreprises en difficulté. Sur un autre volet, Ali Haddad s'est engagé à assurer la formation de 50 à 100 jeunes porteurs de projets par wilaya et de leur assurer un accompagnement par des entreprises du FCE. Il évoquera également une concertation avec les pouvoirs publics pour assurer l'autosuffisance en lait et en céréales à l'horizon 2020, et soulignera l'exigence de relancer la campagne «consommons national» en garantissant, a-t-il dit, l'exigence de la qualité requise. Ali Haddad a aussi souligné la nécessité de s'assurer de l'appui des pouvoirs publics pour procéder à la création d'une banque d'investissement dont le capital sera ouvert aux entreprises privées et aux institutions de l'Etat. A noter qu'en matière de relance de l'investissement, le programme de Ali Haddad pour la présidence du FCE prévoit un taux de croissance minimal de 8 à 10% sur une dizaine d'années.