La nouvelle loi sur la protection du consommateur risque de rester dans les tiroirs du ministère du Commerce. Les commerçants ne se reconnaissant pas dans ce texte et demandent plutôt de prendre en charge leurs doléances avant de parler de sanctions. L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a rejeté hier cette loi estimant que l'Etat devra lutter contre le marché informel et baisser les impôts. El Hadj Tahar Boulenouar, chargé de communication et porte-parole de l'UGCAA, contacté à ce sujet, a affirmé que l'Union des commerçants a rejeté «l'application de la loi portant sur la protection du consommateur». Pour illustrer ses propos, il fera savoir que pas moins de 80% des produits vendus sur le marché, à l'instar des produits alimentaires, des fruits et légumes, ainsi que les effets vestimentaires sont issus du marché informel. Pour M. Boulenouar, la garantie des droits ainsi que la santé des consommateurs ne peut pas se concrétiser que par le renforcement du staff de contrôleurs. «Il faut tout d'abord commencer par éradiquer le marché informel et procéder à une révision pour baisser les charges fiscales afin d'inciter les commerçants qui activent dans l'informel à aller vers le secteur formel. Autre point évoqué par notre interlocuteur, celui de l'importance de faire participer des représentants des institutions et des corporations professionnelles à l'élaboration des lois. Selon lui, «ce n'est pas le cas avec cette loi, qui se caractérise par un aspect administratif, en plus de l'absence d'une véritable volonté d'éradiquer l'informel». «Il est vrai que la loi sur la protection du consommateur est une bonne initiative. Par contre, sa concrétisation n'est pas possible tant que l'informel est là. Les coûts et les charges des impôts ne feront qu'encourager les commerçants légaux à se tourner vers le marché informel, qui n'est soumis à aucune loi, ni confronté à aucune charge.» «Si on veut vraiment appliquer la loi sur la protection du consommateur, les instances concernées doivent dans l'urgence prendre en charge nos revendications».