Pas moins de quatre mouvements de protestation ont été enregistrés hier à travers plusieurs localités de la wilaya de Béjaïa, qui semble vivre ces derniers temps sous le rythme de la contestation citoyenne. Dans la commune du chef-lieu, les demandeurs de logements sociaux ont organisé un sit-in devant le siège de la wilaya pour exiger l'affichage de la liste des pré-bénéficiaires des logements. Ils demandent au wali de se conformer aux instructions interministérielles, ordonnant aux walis la nécessité de distribuer tous les logements finis avant la fin de l'année. «Nous réclamons l'application des instructions interministérielles, émanant du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, et du ministre de l'Habitat, qui porte le n°07 du 8 avril 2013, concernant la distribution des logements sociaux locatifs», lit-on dans une déclaration rendue publique par ces protestataires. «Il y a quelque 200 logements, finis depuis des années, qui ne sont pas encore attribués, alors que des demandeurs de logements vivent dans la précarité et des conditions inhumaines», a-t-on déploré. De leur côté, les habitants de la localité d'Iheddaden Ouadda, banlieue de la ville de Béjaïa, se sont rassemblés devant le siège de la mairie du chef-lieu de wilaya pour réclamer l'amélioration de leur cadre de vie. «Nous manquons de tout. Nous souffrons cruellement de la pénurie d'eau, les réseaux d'assainissement sont inexistants et la route donnant accès à notre localité est dégradée. A chaque fois, les responsables locaux nous promettent de régler nos problèmes, mais sans bouger le petit doigt», tempête l'un de ces protestataires. A Tifra, ce sont les habitants du village Tasga qui ont fermé le siège de leur APC pour réclamer l'accélération du projet d'aménagement de la route principale desservant leur village. Le projet en question accuse un retard flagrant, selon ces villageois qui veulent sa réception avant l'arrivée des grandes pluies. Se défendant, le maire de Tifra a affirmé que «l'entreprise en charge de réaliser le projet est sur place et qu'il faut lui donner le temps d'achever les travaux». Par ailleurs, les citoyens de la commune de Fenaïa ont procédé carrément à la fermeture des RN26 et 12, reliant Béjaïa à Alger, vers respectivement les wilayas de Bouira et Tizi Ouzou, pour réclamer le raccordement de leurs foyers en gaz de ville. «Nous ne demandons qu'une seule chose : le raccordement de nos habitation en gaz de ville. Nous avons donné nos terrains pour le passage de la conduite du gaz, nos oliviers ont été détruits pour ce projet, mais le gaz de ville a été acheminé vers d'autres localités. C'est de la pure trahison», fulmine un habitant de Fenaïa. Pour sa part, le PDG de la SDE a affirmé que cette commune est retenue dans le cadre de la troisième tranche, qui concernera le raccordement de quelque 18 000 foyers. En clair, les habitants de Fenaïa, une région montagneuse, devraient patienter encore quelques années avant de passer l'hiver au chaud.