Halim K. est un père plus que malheureux : sa petite fille de 3 ans n'a pas cessé de le réclamer hier à la cour d'Alger ; il n'a le droit de la voir que les week-ends. C'est beau, mais le revers est par contre peu reluisant, car «papa Halim» ne veut pas acheter du lait et des couches à sa petite, en d'autres termes il ne paye pas la pension alimentaire. Son ex-femme s'est présentée hier à la barre en deuxième instance pour réclamer une fois de plus son droit, mais surtout celui d'une fille qu'elle n'a pas eue toute seule. Safia H. a eu gain de cause en première instance, mais l'ex-mari ne pouvait pas payer une somme qui dépasse son salaire. Interrogé par le juge sur les raisons de ce refus, Halim K. explique : «Vous savez, M. le juge, j'aime beaucoup ma fille, mais actuellement je vis une période difficile financièrement.» Et d'ajouter : «Vous savez que mon salaire n'est pas conséquent et la somme que je dois payer est supérieure à ce que je gagne.» Son recours a été bel et bien pris en charge par le juge qui trouvait que la valeur de la pension était exagérée. Mais cela ne permet pas non plus de laisser sa petite fille sans ressources. A cet effet, le juge a demandé à l'accusé s'il payait la somme due qui est de 100 000 DA maintenant ou s'il préfère la verser via un huissier de justice. Halim K. sort de sa poche 40 000 DA pour les remettre à son avocat qui les place sous la protection du juge avant que celui-ci ne les remette à l'avocat de la victime. Ce qui n'est pas du goût du parquet qui demande dans son réquisitoire une peine d'un an de prison avec sursis assortie d'une amende de 50 000 DA. L'avocat de l'accusé a mis en exergue le geste de bonne foi de son client qui a remis 40 000 DA en attendant de réunir les 60 000 DA restants. Après délibération, le juge a condamné Halim K. à 6 mois de prison avec sursis, tout en l'incitant à payer la pension alimentaire dans les délais, et surtout d'aimer sa fille sans… mais !