Après un blocage de trois mois au niveau des ports de Jijel et Mostaganem, les voitures importées par certains concessionnaires ne pourront pas être commercialisées. Elles ne seront pas débarquées de sitôt, a confié hier une source bancaire. L'annonce faite mercredi dernier par le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, qui a indiqué que les véhicules importés avant le 15 avril dernier et qui se trouvent actuellement au niveau des ports seront débloqués au courant de cette semaine, ne concernera pas tous les véhicules. Et pour cause, l'article premier de l'arrêté interministériel du 23 juillet 2015 relatif aux modalités d'application du décret exécutif du 8 février 2015 fixant les conditions et les modalités d'exercice de l'activité de concessionnaires de véhicules neufs, publié au Journal officiel n°41, stipule qu'«en application des dispositions de l'article 46 du décret exécutif n° 15-58 du 8 février 2015, le présent arrêté a pour objet de préciser les modalités de prise en charge des opérations d'importation de véhicules neufs engagées à travers des commandes ayant fait l'objet d'une expédition directe à destination du territoire douanier national avant le 15 avril 2015». Autrement dit, seules les importations effectuées directement à partir du pays du constructeur automobiles seront débloquées. La nouvelle réglementation oblige les concessionnaires à acheter leurs véhicules directement de chez les constructeurs sans passer par les intermédiaires, ce qui mettra fin à la surfacturation dans cette activité. En clair, les opérations d'importations effectuées via des pays intermédiaires ne seront pas concernées par le déblocage. L'instruction du Premier ministre Abdelmalek Sellal, dont a parlé le ministre de l'Industrie pour interdire la domiciliation bancaire des opérations d'importations de véhicules dans les pays considérés comme paradis fiscaux est désormais entrée en vigueur. Depuis la publication de l'arrêté interministériel du 23 juillet 2015, les banques où ont été domiciliés des dossiers d'importations de véhicules non conformes à la nouvelle réglementation effectuées avant le 15 avril dernier s'attellent depuis dimanche dernier à traiter ces dossiers. Une source bancaire a indiqué qu'au niveau d'une seule banque, une vingtaine de dossiers a été traitée en une seule journée. Des marques comme Peugeot, Renault et Toyota sont les plus concernées par ce problème, révèle une source du secteur automobile. Et d'ajouter que quelque 10 000 voitures sont concernés par ce déblocage et sont encore au niveau des ports de Jijel et Mostaganem. Selon le représentant d'un concessionnaire, depuis le blocage des importations en avril dernier, les ventes de véhicules ont reculé de 15 à 25%. Il précise également qu'une hausse des prix variant entre 50 et 80 000 DA en raison de la hausse de la taxe véhicule instaurée dans la loi de finances complémentaire 2015 a été enregistrée.