La prise d'otages qui a eu lieu dans un hôtel de Sévaré, dans le centre du Mali, rappelle la nécessité de conforter l'accord d'Alger qui consacre la réconciliation dans ce pays. Cet accord qui réconcilie les parties en conflit, l'armée malienne d'un côté et les mouvements touaregs armés de l'autre, instaure la paix et a pour but de mettre fin aux affrontements armés. Il permet également au Mali de relancer son économie et de faire face aux ennemis réels qui sont les organisations terroristes sévissant dans la région. Le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique du Nord (Mujao), Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sont malheureusement toujours présents au Mali, capables de sévir à tout moment. L'autre organisation terroriste Boko Haram qui étend ses activités jusqu'au Niger et Daech qui s'est installé en Libye font partie de la menace qui pèse sur la région. La prise d'otages dans un hôtel de Sévaré, non revendiquée hier dans l'après-midi, et qui selon le gouvernement malien a fait douze morts, cinq militaires maliens, quatre terroristes et trois civils, dont un membre d'une société sous-traitante de la Minusma, rappelle que cette menace est toujours là et bénéficie aux parties hostiles à la réinstauration de la paix et de la sécurité au Mali et dans la région. Parmi les parties et organisations qui ont intérêt à ce que les affrontements se poursuivent au Mali, Daech qui a des objectifs dans cette région, Boko Haram qui étend géographiquement ses actions et Aqmi qui, en multipliant les attentats terroristes, tente d'éviter de se faire «dépasser» par Daech dans cette région. Il y a aussi le Mujao qui, contrairement à son appellation (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique du Nord) concentre ses attentats en Afrique du Nord et particulièrement contre l'Algérie. C'est cette organisation terroriste, rappelle-t-on, qui a revendiqué l'enlèvement en avril 2012 de sept diplomates algériens au consulat général d'Algérie à Gao, au nord du Mali. La menace Le chaos en Libye favorise, d'autre part, l'insécurité au Mali, notamment avec le manque de moyens dont dispose l'armée malienne pour la maîtrise des mouvements à ses frontières avec le Niger où des organisations terroristes comme Boko Haram tentent de s'installer. L'enjeu est important pour les parties et organisations terroristes hostiles à l'accord d'Alger. Ce qui explique que des affrontements et attentats ont été perpétrés au même moment où se tenaient en Algérie les négociations entre le gouvernement malien et les mouvements touaregs armés. Le but étant d'imposer un échec à ce dialogue et de prolonger dans le temps l'insécurité au Mali. C'est un vrai défi qui est lancé aujourd'hui à l'accord d'Alger et à l'ensemble des pays de la région, rappelant par là l'urgence de l'application stricte de cet accord qui permettra au Mali de faire face à son ennemi réel : le terrorisme.