La liste des victimes de l'organisation terroriste Boko Haram qui sévit au Nigeria s'est effroyablement allongée ces derniers jours, au moment où les affrontements en Libye gagnent en intensité et que le dialogue intermalien est suspendu. Au moins 120 personnes ont trouvé la mort et plus de 270 autres ont été blessées dans une attaque terroriste contre la grande mosquée de l'émir de Kano, au nord du Nigeria, dans une attaque perpétrée par deux kamikazes contre les fidèles qui venaient accomplir la prière du vendredi avant-hier. Trois autres terroristes tiraient sur les fidèles rescapés fuyant cette mosquée, selon un représentant de la police nigérienne. Le but était de faire le maximum de victimes. Une semaine auparavant, un appel avait été lancé par l'imam de cette mosquée de Kano, Mohamed Senoussi, pour la participation à la lutte contre Boko Haram, organisation qui a déclaré son allégeance, il y a quelques semaines, à l'organisation terroriste appelée «Etat Islamique» (EI, ou Daech). Cette attaque terroriste a été dénoncée par la communauté internationale. L'Algérie a condamné le triple attentat perpétré vendredi contre cette mosquée. Le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU), Ban Ki-moon, a dénoncé cette attaque terroriste, tout en demandant aux autorités nigériennes de «présenter devant la justice les responsables» de ce carnage. Peu de temps auparavant, une autre ville du Nigeria avait été attaquée par la même organisation terroriste, tuant cinquante personnes. Cette recrudescence terroriste au Nigeria a lieu au moment où les affrontements en Libye gagnent en intensité et où «Daech» a annoncé «l'installation» de cette organisation terroriste à Derna, ville libyenne. Une des organisations sévissant en Libye, Ançar Al chariaâ en l'occurrence, a déclaré, également, son allégeance à Daech, organisation sévissant en Syrie et en Irak et dirigée par Abou Bakr Al Baghdadi. Cette situation est enregistrée au moment où des mouvements de terroristes sont enregistrés au niveau des frontières nigériennes. Pour rappel, l'Armée nationale populaire (ANP) a, il y a quelques mois, mis hors d'état de nuire plusieurs terroristes aux frontières avec le Niger, pays qui, note-t-on, a des frontières avec le Nigeria dont Boko Haram menace sérieusement la sécurité. Au même moment également et alors que les craintes de relance des attentats terroristes sont toujours ressenties en Tunisie, le quatrième round du dialogue intermalien qui se déroule en Algérie a été suspendu jeudi dernier sans qu'il y ait un accord entre les parties en conflit, le gouvernement du Mali et les mouvements touaregs armés du nord de ce pays. C'est donc une situation inquiétante qui pèse sur la région du Sahel où la situation sécuritaire est dangereusement ébranlée.