A l'été «morose» qui caractérise la scène politique devrait forcément succéder une rentrée «mouvementée». Plusieurs dossiers chauds y sont en effet attendus. Très attendue aussi, une autre réunion du Conseil des ministres. Une réunion que l'on peut qualifier d'urgente parce qu'il s'agira surtout de clarifier certaines interrogations liées à la rentrée politique, sociale et scolaire. Bien que certains aspects aient été pris en charge lors du dernier Conseil des ministres du 22 juillet à travers plusieurs mesures «pour un bon déroulement de la rentrée sociale», comme le versement dès le début de ce mois des augmentations salariales découlant du nouveau contenu du Salaire national minimum garanti (SNMG), avec en sus un effet rétroactif à partir du 1er janvier 2015 qui bénéficieront à près de 2 millions de travailleurs, il reste que des questions en suspens et «remises» au goût du jour, comme la révision constitutionnelle, devraient être tranchées. Le président de la République est ainsi «très attendu» sur ce dossier que d'aucuns qualifient de «primordial» et ont évoqué avec insistance sa programmation pour la session d'automne du Parlement qui s'ouvrira le 2 septembre. Une publication récente de la mouture du texte envoyé par Ouyahia à ses «partenaires» en 2014 comme document de base des consultations qu'il a dirigées est présentée par beaucoup comme la mouture définitive du texte fondamental. Cette «sortie», dont on ne trouve nulle trace sur le site officiel de la présidence mais sur une page… Facebook attribuée à la présidence de la République, a ravivé le débat sur la révision constitutionnelle. Le Président, auquel revient la prérogative de trancher cette question, devra forcément se prononcer à ce sujet comme sur bien d'autres, comme la rentrée scolaire et universitaire qui n'ont pas été à l'ordre du jour du dernier Conseil des ministres. A ce sujet, son «arbitrage» quant à l'affaire Benghebrit est plus que de mise. La ministre de l'Education a en effet été «lynchée» en public et en «direct» sur les plateaux de télévision par d'autoproclamés gardiens des constantes nationales qui ont tôt fait d'orienter le débat vers le terrain idéologique au lieu de débattre sincèrement des recommandations de la Conférence nationale sur l'éducation présidée par Abdelmalek Sellal. Même ceux connus pour leur soutien «indéfectible» au programme du Président, à savoir le FLN par la voix de son chef de groupe parlementaire, et le RND via son porte-parole, Seddik Chihab, se sont mis de la partie. Mais le président de la République, tout comme le Premier ministre d'ailleurs, n'ont pas dit leur mot sur une question sensible qui touche directement à la sérénité du gouvernement qui devra préparer aussi la prochaine tripartite qui se tiendra en septembre à Biskra. Bien que le dernier Conseil des ministres ait «examiné et adopté deux décrets présidentiels relatifs à des contrats pour la recherche et l'exploitation des hydrocarbures», la chute vertigineuse et effrénée des prix du pétrole exigera sûrement «de nouvelles décisions». Une sorte de feuille de route qui nécessitera la «rationalisation des dépenses». Le président de la République exigera-t-il dans ce sens des coupes budgétaires ? L'on en saura davantage avec les dispositions de la loi de finances 2016 (LF 2016) en préparation qui devrait atterrir légalement sur le bureau de l'APN avant le 30 septembre.