La médiation internationale dans la crise malienne, préoccupée par les affrontements de ces derniers jours dans la région de Kidal, dans le Nord du Mali, a appelé au respect des clauses de l'accord de paix issus du processus d'Alger. Dans un communiqué, la médiation internationale, membre du comité de suivi et garante de la mise en œuvre de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali, «a fortement condamné» ces violences, appelant les deux parties à «l'arrêt immédiat et sans condition des affrontements, ainsi que le rétablissement, sur le terrain, de la situation prévalant au moment de la signature de l'accord». La médiation, présidée par l'Algérie, a exprimé «sa vive préoccupation quant au fait que ces affrontements armés soient le fait de parties signataires de l'accord signé le 15 mai et 20 juin 2015, et «constituent donc une violation flagrante de ce même accord». Réitérant tout son soutien aux efforts de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies (Minusma), ainsi qu'à ceux employés par le gouvernement malien, la médiation a appelé les Nations unies (ONU) et l'Union africaine (UA) à «contribuer, dans les meilleurs délais, à la clarification des responsabilités, y compris en diligentant une enquête, et à prendre, le cas échéant, des mesures contre tous ceux qui entravent la mise en œuvre des engagements contenus dans l'accord». Eclatés samedi et intensifiés lundi, les combats entre des hommes du Groupe d'auto-défense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-gouvernemental) et ceux de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, rébellion à dominante touareg) dans le nord malien, ont poussé la Minusma à mettre en place une «zone de sécurité» autour de la ville de Kidal. La CMA et le Gatia, qui ont déjà été impliqués dans des «escarmouches» samedi vers Touzik et Amassine, se sont affrontés dimanche sur l'axe Tabankort-Anéfis, deux localités situées au sud de Kidal, fief de la CMA à plus de 1500 km au nord de Bamako, la capitale. Lundi, des affrontements, plus violents, se sont déroulés à Anéfis (environ 120 km de Kidal) et ont fait «au moins dix morts et de nombreux blessés».