Le chef de la mission des Nations unies au Mali (Minusma), Monji Hamdi, est arrivé hier en Algérie pour tenter de «sauver» l'accord de paix au Mali signé à Alger et que certaines parties veulent rendre caduc. En effet, dans une déclaration à la presse au terme de l'audience que lui a accordée le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, l'émissaire de l'ONU n'a pas manqué d'évoquer «certains problèmes enregistrés il y a quelques semaines au Mali». Monji Hamdi fait évidemment référence au regain des affrontements au nord du Mali, plus exactement à Kidal, où les hostilités ont repris brusquement entre le Gatia (Le Groupe d'Autodéfense Touareg Imghad et Alliés) et la CMA (Coordination des mouvements de l'Azawad) depuis le 15 de ce mois. Selon les comptes rendus de la presse malienne, pas moins de 15 soldats ont péri dans ces accrochages, dont la majorité dans les rangs de la CMA. A l'origine, la décision du Gatia qui regroupe des forces et milices pro- gouvernementales qui défendent l'intégrité territoriale du Mali contre l'occupation de la localité d'Anéfis. Une démarche qui n'a plus cours à la CMA qui, elle, réclame la création d'une entité politique autonome de l'Azawad. Ses éléments promettent de ne pas baisser les armes tant que le Gatia n'a pas quitté Anéfis. La méditation internationale s'est alors empressée de lancer ses bons offices pour obtenir la libération de cette localité et faire cesser le feu. Jamais sans Anéfis ! Selon des échos de Bamako, il y a bon espoir qu'Anéfis soit effectivement libérée, mais pour aller sous contrôle de la mission de l'ONU et de l'armée malienne, glisse un responsable de la plateforme qui regroupe les mouvements armés alliés au pouvoir malien aux médias. La délégation de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) a répété lundi 24 août aux membres de la médiation élargie, à Bamako, sa décision de ne pas participer aux travaux du Comité de suivi de l'accord d'Alger signé le 15 mai dernier tant que la question d'Anéfis ne sera pas réglée. En attendant, la délégation de la Coordination des mouvements de l'Azawad a répété lundi aux membres de la médiation élargie, à Bamako, sa décision de ne pas participer aux travaux du comité de suivi de l'accord d'Alger. Autrement dit, c'est l'accord d'Alger qui est mis entre parenthèses, d'où le souci du chef de la Minusma de coordonner ses efforts avec Lamamra pour enlever cette énième chausse-trappe posée sur le chemin de la paix au Mali. M. Monji ne s'est d'ailleurs pas encombré de formules diplomatiques pour dire la nécessité de «barrer la route aux parties qui tentent d'entraver l'application de l'accord de paix historique au Mali». Il a appelé dans ce sens à «poursuivre les efforts et la concertation dans le cadre du comité de suivi de l'application de l'accord» signé le 15 mai dernier sous la houlette de l'Algérie en tant que chef de file de la médiation internationale. Le rôle «pionnier de l'Algérie dans l'aboutissement à cette solution pacifique» a été salué par le chef de la Minusma. La visite du chef de la mission des Nations unies au Mali intervient quelques jours après une série d'attaques terroristes qui ont ciblé notamment les troupes onusiennes qui assurent le maintien de la paix dans plusieurs régions du nord du Mali.