Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a démenti hier les rumeurs selon lesquelles son département a donné des instructions à l'Agence nationale d'édition et de publicité (Anep) pour suspendre la publicité à certains organes de la presse écrite. «Les informations relatées sur le blocage de la publicité pour la presse écrite sont infondées», a-t-il souligné. S'exprimant en marge de l'ouverture de la session de formation au profit des journalistes d'expression amazighe, Hamid Grine a expliqué que la raison de ses rumeurs est le recul des insertions publicitaires de l'Anep. «Certaines entreprises recourent de moins en moins à l'Anep pour publier leurs annonces publicitaires», a reconnu Grine, qui a tenu ainsi à répondre à certains articles de presse qui ont colporté la rumeur. Lors d'une de ses interventions, le ministre avait plutôt parlé d'un «pacte de solidarité avec le journaliste», en affirmant que la publicité doit aussi «profiter au journaliste à travers une amélioration des salaires et des conditions de travail». Il avait révélé qu'il allait inclure cette disposition dans les critères de distribution de la publicité. Le ministre de la Communication a par ailleurs fais savoir que son département va élaborer incessamment un lexique de langue tamazight avec un nombre important de termes pour faire connaître cette langue au niveau national au côté de la langue arabe. «Nous devons promouvoir cette langue et l'utiliser dans tous nos moyens de communication», a-t-il lancé. Grine a fait savoir que son département organise prochainement une formation de langue amazigh au profit des cadres et des professionnels du ministère de la Formation professionnelle. Il a souligné les efforts consentis par l'Etat pour la promotion dans les médias de tamazight qui est une composante essentielle de l'identité algérienne. «Tamazight est fondamentale dans le secteur de l'information et elle est nécessairement appelée à s'y développer de manière considérable dans l'avenir», a-t-il indiqué. Pour lui, toutes les initiatives visant à renforcer cette langue dans l'environnement socioculturel en général et les médias en particulier doivent être encouragées. Grine, qui soutient la création des journaux en tamazight, a mis l'accent sur l'importance de cette formation à l'égard des professionnels de la presse amazighe. Elle tend à «effectuer un état des lieux du journalisme d'expression amazigh et des conditions de son exercice par la restitution en groupe des principales expériences par type de média et par le recensement des acquis, mais aussi des déficits ou insuffisances aux plans de la formation, des outils linguistiques et de la complémentarité». La rencontre vise aussi à «lancer l'élaboration d'un lexique pratique à l'usage des journalistes, et jeter les bases d'un programme pluriannuel de perfectionnement et d'adaptation». Pour sa part, le représentant du Premier ministre, Belkacem Mellah, a expliqué que le gouvernement vise à unifier le patrimoine linguistique à travers les différentes wilayas du pays. Il a plaidé pour la promotion de tamazight dans le secteur de la formation, de l'éducation et de la culture. «Tamazight doit être valorisée en tant que langue nationale à côté de la langue arabe», a-t-il souligné, ajoutant que les pouvoirs publics se sont engagés pour le développement de cet outil de communication du peuple algérien. A noter que la formation dédiée aux journalistes d'expression amazighe dans les principaux médias nationaux se tiendra du 1er au 5 septembre à la Bibliothèque Nationale d'Algérie (El Hamma-Alger). Cette formation regroupe une centaine de journalistes et est encadrée par des universitaires (enseignants et chercheurs en journalisme et en culture amazighe) ainsi que par des personnalités culturelles et médiatiques nationales et étrangères.