Le peuple libyen dirige son regard vers Genève où un round de négociations destinées à parvenir à un accord pour mettre fin au conflit en Libye se tient aujourd'hui et demain. Le round a été annoncé vendredi dernier par l'ONU en soulignant «l'extrême urgence» d'un règlement politique. L'ONU insiste sur la participation de toutes les parties libyennes en conflit, dont le Congrès général national (CGN), le Parlement non reconnu par la communauté internationale et siégeant à Tripoli. Près de quatre ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans le chaos avec deux Parlements et deux gouvernements rivaux, le CGN sous la coupe de la coalition de milices Fajr Libya et l'autre siégeant à Tobrouk (est) et reconnu par la communauté internationale. L'ONU a fait état «d'un consensus pour accélérer le dialogue et conclure l'accord (...). Par conséquent, un nouveau round de dialogue politique se tiendra les 3 et 4 septembre à Genève pour finaliser l'accord politique afin qu'il soit signé dans les jours suivants». «Le temps presse pour la Libye», ajoute le texte en appelant le CGN à venir à Genève et les leaders libyens à mettre de côté leurs différends et à mettre en avant l'intérêt du pays». La Libye livrée au chaos depuis 2011 après la chute de Mouammar El Kadhafi et l'intervention militaire étrangère fait face à des organisations terroristes d'Al Qaïda et de Daech installées dans ce pays. La branche libyenne de Daech a revendiqué il y a quelques jours l'attentat à la voiture piégée perpétré la veille dans le centre de la capitale libyenne, au milieu d'une série d'attentats criminels perpétrés par cette organisation terroriste. Daech contrôle toujours une partie de la Libye Dans les dernières 24 heures, une dizaine de soldats, dont un officier du gouvernement reconnu par la communauté internationale, sont morts dans des combats dans le centre de Benghazi, face à Daech en Libye. Al Qaida tente d'«imiter» Daech en installant des camps d'entraînement en Libye, profitant du chaos qui règne dans ce pays. La situation sécuritaire en Libye menace les pays du voisinage et sert les intérêts de Daech et d'Al Qaida qui ciblent en particulier les sites pétroliers, comme le font Djabhet El Nosra (organisation terroriste appartenant à Al Qaida) et Daech en Syrie et en Irak, pour financer les attentats. Les terroristes issus de la région et qui sont allés renforcer les effectifs d'Al Qaida et de Daech en Syrie et en Irak pourraient se rendre en Libye où ces organisations criminelles occupent des localités entières, et disposent de camps d'entraînements. La disponibilité en quantités importantes d'armes et de munitions en Libye aggrave la situation dans ce pays et dans la région.