L'émissaire de l'ONU pour la Libye, Bernardino Léon, a rencontré, hier, à Istanbul, les représentants du Congrès général national (CGN), le Parlement siégeant dans la capitale, Tripoli, mais non reconnu par la communauté internationale. Tentant de les convaincre de participer au prochain round de pourparlers prévu à Genève jeudi et vendredi prochains, Leon a souligné « l'extrême urgence » d'un règlement politique en Libye, selon un communiqué de l'ONU publié lundi dernier au soir. Le CGN était absent des derniers pourparlers qui se sont tenus la semaine passée à Shkirat (Maroc) pour finaliser les annexes d'un accord portant, notamment, sur la formation d'un gouvernement d'unité nationale dans un pays. L'émissaire de l'ONU avait expliqué l'absence de représentants du CGN par la démission du chef de la délégation et d'un conseiller. Cette institution va « reconstituer sa délégation », avait-il affirmé. Pour rappel, le CGN avait refusé de ratifier l'accord « de paix et de réconciliation » conclu le 11 juillet. Ce Parlement, siégeant dans la capitale libyenne sous la coupe de la coalition de milices Fajr Libya, réclamait des modifications. Par contre, son rival, le Parlement issu des législatives de juin 2014 et siégeant à Tobrouk pour fuir lesdites milices, avait signé l'accord. Ce n'est pas assez pour l'ONU qui a relevé la nécessité de la participation du CGN aux pourparlers de Genève. Les participants au dialogue « sont convaincus qu'il est extrêmement urgent de finaliser l'accord politique (...) et ont convenu qu'il est grand temps de conclure les négociations en cours depuis sept mois », avait-elle indiqué dans son communiqué. Léon a pour sa part appelé à une accélération des négociations en soulignant que la situation se détériorait en Libye avec « la crise de l'immigration qui provoque un grand nombre de morts » et la poursuite des violences meurtrières en ce pays avec la montée en puissance du groupe terroriste autoproclamé « Etat islamique », Daech. Lundi dernier, cinq soldats des forces du gouvernement internationalement reconnu ont été tués lors d'affrontements avec les combattants du groupe terroriste. Dans une autre attaque à la voiture piégée, une personne a été blessée dans le centre Tripoli, près des locaux de Mellitah Oil and Gas. L'attentat, revendiqué hier par Daech, a causé des dégâts dans l'immeuble abritant les bureaux des deux entreprises ainsi que dans celui de la banque et d'autres bâtiments environnants.