Le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale, a appelé la communauté internationale à lui fournir des armes afin de combattre l'organisation autoproclamée "Etat islamique" (EI, Daech), alors qu'un nouveau round de dialogue inter-libyen a été reporté en raison d'escalade des violences. Les attaques perpétrées par les groupes extrémistes dont "Daech" en Libye menacent de transformer le pays en une nouvelle Syrie, a mis en garde mardi le ministre des Affaires étrangères Mohamed Dayri. La semaine dernière, devant le Conseil de sécurité de l'ONU, le ministre libyen avait appelé à une levée de l'embargo imposé depuis 2011 aux armes destinées à la Libye. "Le temps presse", a-t-il dit lors d'une brève visite mardi soir à Paris. Il a souligné que le terrorisme ne constitue pas un danger seulement pour la Libye et les seuls pays voisins, mais il est aussi une menace pour l'Europe. M. Dayri a souligné que son gouvernement, reconnu par la communauté internationale, ne plaidait pas "pour une nouvelle intervention militaire occidentale", à l'instar de celle qui avait délogé le régime de Mouammar al-Guedhafi en 2011, mais pour "le renforcement des capacités de l'armée libyenne". Favoriser un dialogue inter-libyen M. Dayri a souligné que son gouvernement ne plaidait pas "pour une nouvelle intervention militaire occidentale", mais favorisait le dialogue politique. M. Dayri a assuré qu'il n'y avait "pas de remise en cause du dialogue" venant de son camp. Il reviendra à la table des négociations, a-t-il dit, sans préciser quand. "La formation d'un gouvernement d'union nationale est une priorité libyenne, avant d'être une demande internationale", a assuré le ministre. "Mais si nous parvenons dès demain à former un tel gouvernement, il nous faut de l'aide pour l'armée libyenne. Or je n'ai trouvé aucune réponse convaincante aux Etats-Unis ou en Europe, seulement des assurances qu'il y aurait une action internationale et non une intervention". Le vice-président du Congrès général national (CGN) Salah al-Makhzoum a indiqué que "la mission onusienne en Libye a officiellement informé le Congrès le report du dialogue interlibyen prévu jeudi prochain au Maroc". Selon ce responsable, le dialogue a été reporté de plusieurs jours et aucun accord n'a été encore trouvé sur la tenue du prochain round de ces discussions de sortie de crise en Libye. Lundi, le Parlement libyen reconnu par la communauté internationale, avait suspendu sa participation aux sessions de dialogue sous l'égide de l'ONU, après les attentats terroristes de vendredi à Al-Qoba (est) qui ont fait plus de 40 morts. Un nouveau round de discussions était prévu jeudi au Maroc, à l'invitation de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), entre représentants du Parlement élu et reconnu et ceux de son rival, le CGN qui a été réactivé par la coalition Fajr Libya. Livrée aux milices et plongée dans le chaos, la Libye est dirigée par deux Parlements et deux gouvernements rivaux, l'un est proche de la coalition de milices Fajr Libya qui contrôle la capitale Tripoli et l'autre est reconnu par la communauté internationale et siège à Tobrouk (est).