«Nous ferons tout pour que le FNTA soit le couronnement des autres festivals de théâtre» Récemment nommé commissaire du festival le plus ancien du Maghreb et des pays arabes, par le ministre de la Culture, le comédien, metteur en scène et producteur Mohamed Takiret a repris le flambeau de ses aînés en un laps de temps très court avant le début du festival. Takiret a fortement réussi sa mission en apportant à cette prestigieuse manifestation rajeunissement, fraîcheur et un nouveau départ. Le Temps d'Algérie : En tant que commissaire du FNTA, quel bilan pouvez-vous dresser de cette 48e édition ? Mohamed Takiet : En tant que nouveau commissaire du FNTAM, je suis très heureux, car je considère que cette édition est réussie. On a pu finir toutes la programmation prévue pour cette édition grâce à Dieu et à tous ceux qui ont veillé et contribué à son bon déroulement. On a fait d'énormes efforts en un laps de temps record. On va faire notre possible pour être à la hauteur des personnes qui nous ont fait confiance, les jeunes. On fait partie de la génération de l'Indépendance et nous sommes conscients des enjeux. Notre vision consiste à contribuer à l'épanouissement de la culture, à faire de la formation la base de tout, à favoriser la promotion des arts du théâtre, à encourager les expériences d'avant-garde et les recherches dans le domaine du théâtre, à développer l'émulation créatrice et permettre aux gens de la profession de se rencontrer et d'échanger leurs expériences. Quelles sont les perspectives pour le cinquantenaire de ce festival ? On prépare un grand spectacle pour le cinquantenaire du festival, un événement qu'on souhaite élargir à l'international. A cet effet, j'essayerai pour la 49e édition de collaborer et de faire appel à des pays maghrébins et arabes, pour s'entretenir ensemble et élargir notre ambition vers une vision plus vaste. Le cinquantenaire, un demi-siècle riche en histoire, c'est un honneur pour la wilaya de Mostaganem et pour l'Algérie toute entière. Ce festival est une grande responsabilité, une seule personne ne peut tout faire, il faut que tous les amoureux du quatrième art s'unissent et soient présents pour son bon déroulement et gagner des acquis précieux pour le théâtre algérien. Je tiens à préciser que le théâtre amateur ne veut pas dire théâtre de seconde zone, au contraire, c'est un réservoir pour le théâtre professionnel. Justement, à cet effet, on a réussi à avoir pour cette édition une collaboration avec le Festival international du théâtre professionnel de Béjaïa ainsi que le Festival national du théâtre professionnel. La troupe qui a eu le premier prix aura la chance de participer à ces deux festivals. Il nous reste d'autres collaborations auxquelles je tiens pour ce festival. Ce sont celles du Festival de Monaco, celui de Carthage, de l'autorité arabe de Echarika, ainsi que le Festival d'Agadir. Ces derniers seront les invités d'honneur du festival et contribueront au partage de l'art théâtral de leurs pays respectifs. Des troupes seront accueillies et se produiront durant le festival. Puis ce sera le tour de nos troupes d'aller se produire durant les festivals dans ces pays invités d'honneur. Vous avez été nommé peu de temps avant le début du festival, comment s'est fait la préparation dans de telles conditions ? Je suis fils de ce festival, je chemine avec lui depuis la 24e édition. Je suis aussi comédien, réalisateur et producteur de cinéma et de théâtre. Chaque commission a cinq annéee pour s'exercer. En tant que jeunes, nous sommes porteurs d'une nouvelle vision sur le théâtre amateur. Il est vrai que cette édition m'a été remise peu de temps avant la date du festival que j'ai avancée. Malgré les erreurs qui ont été faites, elles seront bénéfiques pour nous lors de la prochaine édition. Je ne veux pas m'attarder sur mes erreurs, on est ici pour construire tous ensemble un réservoir théâtral de qualité et réussir à fidéliser un public. Vous avez déclaré vouloir modifier le nom du festival ? Effectivement, le Festival national du théâtre amateur était appelé dans sa première édition, Festival national de l'art dramatique amateur, et je souhaite revenir à cette appellation. Il ne faut oublier que ce festival à eu de nombreuses appellations en 48 ans d'existence, mais il reste toujours le même. Vous avez programmé des spectacles dans les salles El Moudja et El Ichara. Est-ce pour faire revivre l'identité et la nostalgie de ce festival ? Exactement. Ces deux lieux sont emblématiques pour le théâtre à Mostaganem. La catégorie C a pu se produire à El Ichara, la B à El Moudja. Des représentations hors compétition ont aussi été données dans les l'APC d'Aïn Tadles ainsi qu'à El Hadjadj, où cinq pièces étaient programmées quotidiennement. Pour les prochaines éditions, on souhaite élargir les représentations à d'autres wilayas limitrophes, Oran, Ghelizane, Tlemcen… 48 ans d'existence et toujours pas de locaux fixes ? La demande a été faite au wali de Mostaganem et aux autorités concernées pour nous attribuer un terrain qui sera consacré au festival. Aujourd'hui, on a pu avoir ce terrain. Cependant, il nous faut l'aide du ministère de la Culture pour sa construction. Ce lieu sera un «village du festival». Il regroupera toute sa corporation et sera une résidence aussi pour d'autres festivals à Mostaganem. Un rêve lointain qui, on espère, se réalisera prochainement. Qu'en est-il du budget ? Les budgets des festivals à l'échelle nationale ont été réduits. Seul l'apport de la wilaya dans laquelle se déroule le festival peut ajouter un pourcentage au budget du festival. La fourchette budgétaire concernant le FNTAM n'est pas précise, mais on parle d'un milliard quatre cent dinars de centimes.