Matériau local par excellence, le ciment blanc peut permettre à l'Algérie de réduire considérablement sa facture d'importation et de construire des structures résistantes et de qualité . C'est ce qui a été souligné hier par des experts réunis par le groupe Lafarge Algérie lors de la 2e édition d'un séminaire sur les technologies du béton blanc, organisé à Alger. Cette rencontre, qui a vu la présence des responsables ses autorités, d'experts nationaux et internationaux, d'architectes, d'urbanistes et de constructeurs publics et privés, a été l'occasion de présenter les effets positifs et indéniables de l'usage du béton blanc, fait à base de ciment blanc. L'Algérie possède, selon le DG de la filiale béton du groupe Lafarge, Sofiane Benmaghnia, un gisement inestimable de ce matériau de construction pouvant répondre aux attentes des pouvoirs publics et des constructeurs. Alliant durabilité, esthétique et coût moins cher, le béton blanc peut constituer une rentrée de devises, d'autant plus que le groupe Lafarge a réalisé des exportations à partir de son site de production à Oggaz (Mascara). Le montant est de plusieurs dizaines de millions de dollars. En 2014, la production avait atteint les 600 000 tonnes, sous la marque commerciale «Malaki»(Royal) le sac de 50 kg. Pour promouvoir ce produit et développer son usage, les cadres supérieurs de Lafarge Algérie citent ces avantages et caractéristiques. Il s'agit notamment de la réduction des coûts énergétiques (isolation), de résistance aux effets des séismes, de disponibilité, économique (pas de crépissage, surface blanche et teintée…). Outre les témoignages favorables des promoteurs et constructeurs qui ont exploité ce matériau, des experts internationaux, à l'exemple d'Antonio Frausto, directeur de projet et architecte associé établi en France, ont apporté des éclairages sur la percée de ce béton dans le monde. Des musées, des aéroports, des complexes, des centres de conférences ainsi que des tours d'affaires sont désormais construits en béton blanc, permettant aux pouvoirs publics et autres établissements de disposer d'infrastructures «belles, durables et moins chères». Présent lors de ce séminaire, le secrétaire général du ministère de l'Habitat, Nacerdine Azem, a salué le travail accompli par Lafarge Algérie et la qualité des ciments produits, en annonçant que les pouvoirs publics vont encourager l'usage de ce matériau. «Il peut constituer un produit de substitution aux importations. Nous veillons à son usage comme produit de base dans différents projets», a-t-il en effet confié, soulignant que les autorités tiennent à la durabilité des constructions et à la réalisation de cités esthétiques. «Toutes les recommandations des experts invités par Lafarge seront examinées et évaluées», a-t-il également promis. Dans le même sillage, le président du Conseil national de l'Ordre des architectes, Djamel Chorfi, a estimé que la réalisation de villes blanches en Algérie permettra d'atténuer le «chaos» urbain actuel caractérisant la plupart des lotissements privés bâtis en Algérie (auto-construction).