La brucellose ou fièvre de Malte sévit à Bouira. Depuis l'apparition du premier foyer le 30 juillet dernier dans la commune de Taghzout (7 km au nord de Bouira) de cette maladie infectieuse qui se transmet de l'animal à l'homme, le nombre de personnes atteintes n'a cessé d'augmenter. Ainsi, les cas de brucellose humaine ont été détectés dans plusieurs régions de la wilaya. Avant-hier, trois personnes atteintes de cette maladie, dont deux originaires de la commune d'El Esnam et une de Bouira, ont été hospitalisées au niveau de l'EPH Mohamed-Boudiaf du chef-lieu de wilaya. Elles devaient quitter l'hôpital hier, selon un responsable de l'EPH. La semaine dernière, une dizaine de personnes ont été admises dans le même hôpital. La majorité d'entre elles sont des vétérinaires. Du 30 juillet au 20 septembre, les établissements de santé à travers la wilaya ont reçu 31 malades atteints de fièvre de Malte, selon le chef de service de prévention auprès de la direction de la santé et de la population (DSP). Le bilan a été revu à la hausse avec les derniers cas pour atteindre ou dépasser les quarante cas de brucellose humaine enregistrés. En plus des vétérinaires, la quasi-totalité des personnes atteintes sont des éleveurs bovins. Cependant, ces chiffres prêtent à polémique. Pour ce qui est du nombre de vétérinaires touchés par la maladie, la DSP avance un chiffre de 10 cas. L'EPH Mohamed-Boudiaf, quant à lui, a reçu onze (11) vétérinaires, selon le directeur de cet établissement. Les vétérinaires, eux, déclarent que plus d'une vingtaine de leurs collègues ont été touchés. «Quand j'étais à l'hôpital, il y avait une quinzaine de mes confrères hospitalisés», a déclaré Malek Mechache, vétérinaire touché par la brucellose. D'autres sources affirment que plusieurs vétérinaires ont contracté cette maladie à travers plusieurs communes. De plus, des vétérinaires ont déclaré hier sur la radio locale qu'il n'y a pas assez de médicaments à l'hôpital. «On a été hospitalisés pendant trois jours. On suit actuellement un traitement de 42 jours avec des antibiotiques très puissants, notamment la rifampicine qui ne se vend pas. Et cet antibiotique n'est pas disponible au niveau de l'hôpital», a déclaré l'un des vétérinaires sur les ondes de radio Bouira. De son côté, le chef de service de la prévention à la DSP, Omar Hammadi, a déclaré que son service n'a jamais été informé «d'une rupture de traitement pour tel ou tel malade». La maladie non couverte par la Casnos Les vétérinaires soulèvent également la question la non-prise en charge de cette maladie par la Casnos. «C'est une maladie professionnelle non reconnue par les services de la Casnos. Quand on est atteint, on n'a pas toutes nos facultés physiques pour travailler. Il est déconseillé de conduire sur une distance de plus de 25 km, il est aussi déconseillé de faire un effort physique quelconque, et ce traitement a plusieurs effets secondaires», souligne-t-on. Toujours dans le même registre, un vétérinaire a affirmé que «des vaccins ont été remis à des collègues qui commencent à peine leur métier sans protocole d'utilisation ni moyens pour se protéger». Pour le cheptel bovin touché par la brucellose depuis fin juillet, le directeur des services agricoles parle de 20 vaches abattues. Les vétérinaires et les éleveurs contredisent ces chiffres et affirment que plus d'une quarantaine de têtes bovines sont atteintes. La campagne des prélèvements sanguins qui a commencé suite à l'apparition de la maladie n'a pas encore touché plusieurs régions de la wilaya connues pour l'élevage bovin et ovin.