L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déterminé, mardi 26 mai, la souche 'A/California/07/2009 (H1N1) V', à partir de laquelle les laboratoires pharmaceutiques pourront préparer le vaccin contre la grippe A (H1N1). «Nous travaillons avec les autorités régulatrices afin d'optimiser la production de vaccins à partir d'une même souche ou de souches suffisamment proches», a expliqué Marie-Paule Kieny, directrice de l'Initiative pour la recherche sur les vaccins à l'OMS. Fabrication de vaccins ne veut pas dire pour autant vaccination systématique. Le groupe consultatif stratégique d'experts de l'OMS (SAGE) spécifiait, qu'une «recommandation éventuelle de démarrer la production ne constitue pas une recommandation de commencer à vacciner des groupes importants de population». Le SAGE a écarté la piste visant à combiner le vaccin contre la grippe A et celui contre la grippe saisonnière : la méthode ne serait pas pertinente et retarderait la production, selon les experts de l'OMS. L'option retenue vise donc à fabriquer un vaccin spécifique. Les industriels du secteur se déclarent prêts à se lancer dans sa production. A commencer par le français Sanofi-Aventis, le britannique Glaxo Smith Kline (GSK) et le suisse Novartis, qui produisent plus de 70 % des 450 millions de doses annuelles utilisées dans le monde contre la grippe saisonnière. «L'OMS nous a fait parvenir la souche du virus, nous pouvons désormais débuter le processus de production», a précisé le porte-parole de Sanofi Pasteur. Le groupe français a reçu une première commande de 137 millions d'euros du ministère américain de la santé pour le développement et la production du vaccin. Novartis et GSK ont reçu des demandes similaires pour respectivement 289 millions et 181 millions de dollars. L'Australie a commandé des doses au groupe CSL. En utilisant les techniques habituelles de culture sur oeufs de poule, les premières unités devraient être disponibles en septembre. Avec un puissant adjuvant, qui permet de diminuer la quantité d'antigène dans chaque vaccin, GSK espère être prêt plus tôt, dès le mois d'août. Près de 5 milliards de doses pourraient être fabriqués en un peu plus d'un an.