Daech en Syrie subit de plein fouet les conséquences d'une mobilisation internationale, qui ne dit pas son nom, même si dans les faits les désaccords se multiplient à coups d'échanges médiatiques. Contrairement aux déclarations des uns et des autres, le terrain syrien prouve que quelle que soit l'origine des offensives militaires, c'est à chaque fois, semble-t-il, Daech qui est ciblé. L'offensive terrestre de l'armée syrienne prend de plus en plus d'ampleur, soutenue par les raids de l'aviation russe, et la France a annoncé avoir effectué une deuxième frappe aérienne contre Daech en Syrie. En effet, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé que la France a mené dans la nuit de jeudi à vendredi une deuxième frappe aérienne contre Daech sur la région de Erraqqa en Syrie, une annonce faite à la radio Europe 1. «Deux (avions) Rafale ont délivré des bombes sur un camp d'entraînement de Daech. Les objectifs ont été atteints», a déclaré Le Drian. L'armée syrienne, de son côté, a poursuivi son offensive terrestre, appuyée par l'aviation russe, dont la durée de l'opération dépend de la progression des troupes de Bachar Al Assad engagées au sol. A ce propos, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré hier que les frappes menées contre Daech par l'aviation russe en Syrie «dureront aussi longtemps que l'offensive des forces armées syriennes», ont rapporté des médias russes. Le porte-parole du Kremlin a assuré que cette opération est menée en coordination totale avec l'offensive terrestre des forces armées de Damas et «cette opération vise à soutenir les forces armées de la Syrie», a-t-il précisé. «Le président (de la Fédération de Russie, ndlr) a rencontré avant-hier le ministre de la Défense. Lors de cet entretien, le président a donné une appréciation positive et très élevée des actions menées en Syrie par l'armée aérospatiale russe», a indiqué Peskov. L'offensive terrestre de l'armée syrienne a permis la libération de huit villages en 24 heures, soit entre 50 et 70 kilomètres de territoire dans le nord de la province de Hama, a annoncé un responsable militaire syrien, selon des médias syriens et libanais. En parallèle, l'opération menée par l'aviation russe en Syrie s'est poursuivie, exterminant deux chefs terroristes et 200 combattants. Le vice-directeur de l'état-major de l'armée russe, le général Igor Makouchev, a annoncé que des avions russes Su-34M et Su-25SM ont réalisé 67 missions en 24 heures depuis la base de Hmeimim, détruisant au total 60 sites, soit six postes de commandement et de communication, six dépôts de munitions et de carburant, 17 camps et bases d'entraînement des terroristes appartenant à Daech dans les provinces de Raqqa, Lattaquié, Hama, Idlib et Alep. Obama renoncera à former les rebelles syriens Les USA vont réévaluer la pertinence du programme de soutien aux rebelles syriens, a indiqué hier le secrétaire à la Défense, Ashton Carter. Barack Obama devait aborder cette question épineuse, hier en fin de journée, en annonçant la fin de ce programme qui a coûté la bagatelle de 500 millions de dollars, selon l'agence Reuters, citant le New York Times. Par ailleurs, la ministre italienne de la Défense, Roberta Pinotti, encourage les USA et la Russie à renouer le dialogue stratégique pour le règlement du conflit syrien, estimant que l'absence de coopération constitue un vrai problème. Roberta Pinotti a annoncé, après son retour de la réunion des ministres de la Défense de l'Otan à Bruxelles, que les USA ont la volonté de dialoguer avec la Fédération de Russie. «Ashton Carter (secrétaire de la Défense des Etats-Unis, ndlr) m'a confirmé que les Etats-Unis cherchaient à renouer le dialogue stratégique avec la Russie (…) A présent, la résolution du conflit syrien ne se résume qu'à une coordination technique», a-t-elle mentionné. Dans ce contexte, l'Iran n'a pas confirmé hier la chute de missiles russes sur son sol à partir de la mer Caspienne, alors qu'un responsable américain en avait fait l'annonce jeudi, se référant à la chaîne de télévision américaine CNN, qui cite des sources anonymes, alors que les tirs des missiles russes sont montrés «presque en temps réel», a rappelé le ministère russe de la Défense.