Alors que l'aviation russe poursuivait hier ses raids sur plusieurs régions en Syrie, Barack Obama a, de son côté, souhaité bonne chance à Poutine dans sa lutte contre Daech, mais Damas a estimé que les frappes de la coalition internationale n'ont fait qu'encourager le terrorisme. En effet, un centre de commandement ainsi qu'un dépôt d'explosifs du groupe terroriste Daech a été détruit par les forces aériennes russes dans la région de Raqqa en Syrie, selon des médias russes et occidentaux. Le ministère de la Défense russe a également souligné qu'un bombardier russe a ciblé un camp de Daech dans la zone de Ma'arrat al Numan. Des fortifications de terroristes et des dépôts de munitions et de combustible ont été détruits, précise le porte-parole ministériel Igor Konachenkov. Ce dernier ajoutera que ce sont quatorze missions de vol et des frappes sur six installations de Daech que les forces aériennes ont effectué. Les avions russes ont, dans la région d'Idleb, réussi à détruire une usine qui servait à l'installation de mitraillettes et d'armes lourdes sur les véhicules des membres de Daech. Damas critique la coalition US De son côté, l'ambassadeur de Syrie en Russie, Riyad Haddad, a déclaré vendredi à la tribune de la 70e AG de l'ONU, que la Russie n'a frappé que les sites de Daech et non les civils ou l'opposition, précisant que l'armée syrienne dispose des coordonnées exactes des éléments de Daech. «La Syrie ne peut pas prendre de mesures politiques et démocratiques concernant l'organisation d'élections ou ce qui touche à la Constitution tant que le terrorisme se propage dans le pays et que des civils innocents sont tués», a indiqué Walid Mouallem. En outre, le chef de la diplomatie syrienne a critiqué les résultats des frappes aériennes de la coalition menée par les Etats-Unis. «Ces frappes aériennes sont inutiles si elles ne se font pas en collaboration avec l'armée syrienne. Toutes les précédentes opérations aériennes n'ont fait que propager un peu plus le terrorisme», a-t-il relevé, non sans préciser que celles menées par Moscou «sont un exemple de participation efficace à la lutte contre le terrorisme». Obama souhaite bonne chance à Poutine Par ailleurs, le président américain a souhaité bonne chance à son homologue russe dans sa lutte contre Daech en Syrie. Obama a suggéré, lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche, une coopération avec Moscou, conditionnée toutefois par une médiation russe dans le processus de changement du pouvoir syrien. «Je veux que l'opération russe soit couronnée de succès. Les événements en Syrie ne représentent pas une confrontation entre nos deux pays. Il est dans nos intérêts que la Russie soit un acteur efficace sur la scène internationale. Mais je crois que la seule façon de résoudre le problème syrien est d'installer un mécanisme de transition politique», estime Barack Obama. Une proposition à laquelle ne risque pas d'adhérer le président russe, qui a toujours défendu le principe de la résolution de la crise syrienne en associant Bachar Al Assad et la «partie saine» de l'opposition. Cependant, les USA ont annoncé leur intention de poursuivre et d'augmenter leur soutien à environ 8000 insurgés syriens et kurdes dans le but de lutter efficacement contre Daech, dans le cadre du projet «train and equip», en collaboration avec la Turquie, malgré les appels de plusieurs sénateurs au Pentagone en raison de son inefficacité, selon Reuters, citant une source de l'administration américaine. Les raids menés par la Russie en Syrie ont fait réagir hier le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier a appelé hier Vladimir Poutine à revoir ces mesures, l'accusant d'avoir fait des victimes parmi les civils. «Puisque nous sommes deux pays amis, je vais leur demander de réévaluer les mesures qu'ils ont prises et de faire le bilan», a-t-il affirmé dans une interview à la chaîne qatarie en arabe Al Jazeera, dont le texte a été diffusé par l'agence officielle turque Anatolie. Pour rappel, les forces aériennes russes ont lancé depuis mercredi des frappes aériennes ciblant Daech, à la demande du président syrien, Bachar Al Assad.